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LFB : Clermont tout en rose...

samedi 4 octobre 2008, par Vianney Pannet

C’est dans leurs nouvelles tenues roses que les joueuses d’Emmanuel Coeuret sont venues au bout d’une solide formation Montpelliéraine...

Elles bouclent ainsi leur 2e victoire en autant de match. D’abord Mondeville samedi dernier, puis les protégées de Valery Demory ce mercredi. Ni plus, ni moins que deux formation ayant comme objectif le top 4 au tableau de chasse. Joli coup double. Pour mémoire, le SCAB 63 avait terminé l’exercice 07-08 8e, à un petit point du dernier carré.

Début de saison idéal, donc, pour une formation qui pourrait être LA sensation du championnat, tant le casting est intéressant : En plus des reconductions de contrats d’Anael Lardy, d’Elena Nikipolskaia, de Claudinha Das Neves, de Guiday Mendy ou encore de Claire Tomaszewski, le coach Clermontois a su attirer en Auvergne des joueuses talentueuses et confirmées comme Emma Randall -aux JO avec l’Australie, et passée en autres par Samara- ou encore l’Espagnole Lourdes Pelaez San Gil, joueuse confirmée du circuit pro Ibérique. Ajoutons à cela des paris comme Pauline Thizy, Noémie Lemaire ou Valérie Labbe et l’on se dit que ça peut donner quelque chose de très intéressant au final.

Seulement voilà... D’idyllique le tableau bascule vite au dramatique, et se trouve même plus proche d’une comédie de boulevard sous certains aspects.

Chronologie des faits :

Fin juin, le SCAB est dans l’expectative. Le club, qui apure un passif lié aux exercices sportifs passés, est sur la corde raide. La LFB n’autorise son engagement en championnat que sous couvert d’un encadrement strict de masse salariale. Tout le monde semble partir en vacances tranquille, et revient au mois d’août dans le même esprit ou presque.

JO obligent, l’effectif n’est au complet que deux semaines avant la première sortie officielle. Le temps pour l’équipe de boucler une préparation encourageante, et au groupe de prendre forme avant ce fameux vendredi précédant l’Open LFB à Paris. Et là, tout s’accélère...

Le président du club, à la recherche de garanties pour boucler le budget final, ne parvient pas à mener à bien ses négociations avec la mairie de Clermont-Ferrand. S’en suivra une conférence de presse, où, pendant que joueuses et staff sont déjà sur Paris, celui-ci annonce sa démission et un probable forfait le lendemain. L’entourage du club, comme la plupart de ses membres, apprendra, de manière stupéfiante, la nouvelle sur internet ou par le biais de différentes chaines sportives. On imagine aisément l’état des troupes à l’hôtel, quelques heures avant le coup d’envoi de la saison...

Les joueuses, emmenées par leur capitaine A. Lardy, le staff technique et le manager general font front et parviennent à décrocher la qualification de 8 joueuses pour le lendemain. Lourdes Pelaez San Gil et Elena Nikipolskaia restent sur la touche, contraintes et forcées par les règlements fédéraux. C’est alors le point de départ de ce qui, dans quelques heures maintenant, sera soit une grande et belle aventure sportive, soit un des plus beaux gâchis de l’histoire de la LFB.

Courageuses, menées à la mi-temps, les Clermontoises annulent leur retard, et sur un ou deux coups de poker, battent Mondeville sur le fil. Soupe à la grimace côté Normand, où les ambitions étient annoncées. Joie et émotion sur le parquet de Coubertin pour les Auvergnates. Saisissant contraste.

Et c’est le début du Vaudeville. Le président démissionnaire se "remissionne", dans l’euphorie du résultat, et reprend les rênes, le manche ou ce que vous voudrez. Comment interprêter ses déclarations initiales sur ses intentions ? Effet d’annonce ? Pression envers les partenaires publics ? Communication aléatoire ? Toujours est-il que le lundi suivant, la réalité reprend ses droits, que rien n’a évolué, et qu’il manque toujours environ 150 000 € pour boucler la masse salariale. Que faire ?

La diminution de salaire consentie par les joueuses et le staff pour alléger la masse salariale, et les promesses du président de faire le maximum pour qualifier les deux joueuses restantes n’aboutiront pas. Mercredi soir, sur la feuille de match, les Clermontoises ne seront que 8. La révolte des filles, épisode 2. Après un match colossal contre une solide formation préparant l’Euroligue Féminine, Clermont s’imposera au final de 7 points. Randall 28 points, Das Neves 24, Tomaszewski 14, pour ne citer qu’elles. La rookie et ex pensionnaire du CFBB Thizy, pour son second match professionnel, aura eu un rôle clé à jouer en défense. Noémie Lemaire et Guiday Mendy apporteront leur écot également. En résumé, le groupe, solidaire, courageux a gagné, et donné une belle leçon d’humilité à un milieu professionnel qui en a parfois bien besoin.

Ce mercredi soir, Clermont, entre la vie et la mort, est co-leader du championnat. Surréaliste, et mérité à la fois. On ne demande qu’a espérer, qu’à croire que ces joueuses et leur staff iront au bout d’une saison qui laissait déjà entrevoir de belles choses. Y-a-t-il des solutions ? Y-a-t-il des gens prêts à reprendre une présidence dont on ne sait pas ce qu’elle va devenir ? Y’a-t-il des gens prêts à aider ce club, qui a presque liquidé son passif, à exister sur la scène nationale, de manière pérrenne ? On l’espere.

Rendez-vous dimanche à Reims, ce sera bon signe !