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NBA - Conférence Est : Retour sur les demi-finales

mardi 20 mai 2008, par Vianney Pannet

Dans cette conférence, considérée par les fans de spectacle comme très faible, on a assisté à des affrontements de toute beauté, le plus souvent ne répondant pas aux standards des highlights, mais d’une intensité rarement vue ces dernières années lors de ces demies-finales, ça promet pour la suite...

Boston (1) 4-3 Cleveland (4)

Les mêmes causes produisent les mêmes effets pourrait-on dire. Boston, incapable de s’imposer à l’extérieur mais intraitable à domicile, avance en finale de conférence pour la première fois depuis 2002. Tout avait très bien commencé

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James vs Pierce

pour les Celtics, au Garden, Pierce et Posey monstrueux en défense sur « King James », tant et si bien qu’ils le stoppèrent à 12 et 22 points lors des deux premiers matches, avec un piètre 8/42 aux shoots pour « l’Elu », 25% de réussite dans le second match et 11% lors du premier, du jamais vu !!! Une faillite totale. Ces deux performances défensives de choix pour les coéquipiers d’un Kevin Garnett impérial sur ces deux même premiers matches leur donnaient un matelas confortable avant d’aller voir si l’air de Cleveland était meilleur que celui d’Atlanta. 72 points encaissés dans le premier, 73 dans le deuxième et voilà que les « C’s », comme les appellent les fans, démontraient à nouveau à la planète basket qu’une défense intraitable est gage de résultats. A ce moment précis, Chez eux, les verts, depuis le début de la post saison, en six matches joués, n’encaissaient que 75 points par matches. On apprécie la performance lorsque l’on sait que les matches se déroulent sur 48 minutes. Tout simplement historique.

Mais voilà, une fois hors de leurs bases, une fois arrivés dans l’Ohio, dans une ville où il n’y a pas grand-chose d’autre à faire que d’attendre le prochain match, les hommes d’un Doc Rivers une nouvelle fois très peu inspiré sur toute la série perdaient leurs moyens. Tout d’abord en encaissant une bonne valise des familles qui leur a sûrement valu un excédant bagage lors du retour dans le Massachussetts, de ce genre de match où rien ne fonctionne... Certes les verts, surtout Pierce et Posey, une nouvelle fois, étaient très appliqués en défense sur James, mais pour le reste... Un oubli total de West et Szczerbiak qui se rappelèrent aux bons souvenirs de leurs anciens coéquipiers et qui assassinèrent une défense très passive dès qu’il ne s’agissait pas d’étrangler l’homme à tout faire de Mike Brown en plantant 36 points à eux deux. Au final, un cinglant 108-84. Même topo dans le match suivant, sur la patinoire de Cleveland, Lebron préféra servir ses coéquipiers plutôt que de tenter une autre orgie offensive comme ce fut le cas à Boston. Résultat, 21 points, mais surtout 13 passes, en particulier et une nouvelle fois pour deux de ses compères de l’aile qu’étaient cette fois Gibson et Szczerbiak, auteurs de 14 points chacun dans un match très défensif (88-77). Ajoutez à cela une défense des plus entravantes servie par Anderson Varejao, le bûcheron brésilien, jamais à court de manchettes et autres coups de coudes , sur un KG trop seul en l’absence relative de Pierce et réellement incompréhensible d’Allen, auteur de la pire série de Playoffs de sa carrière (9.2PPG sur la série, 16% à 3pts).

Après ces deux nouveaux revers relativement larges subis hors de leurs bases, Thibodeau, coach défensif adjoint de Doc Rivers changea totalement d’option. Alors que jusque là, Pierce et Posey collaient James et que dans la mesure du possible, leurs coéquipiers venaient aider à le « trapper », il choisit de lui laisser beaucoup plus de libertés, avec une défense plus large, lui permettant de shooter beaucoup plus facilement, mais lui coupant toutes les lignes de passes. Résultat, un gros carton (35 points), mais seulement 5 passes et la troisième victoire, facile celle là, des Celtics emmenés par les deux membres restant du Big Three (Pierce 29-7-3, Garnett 26-16-4) et par un Rondo intenable (21pts, 13 passes).

Après ce test concluant, retour à Cleveland pour un match 6 que les Celtics pensaient enfin dominer, utilisant la même méthode que précédemment (James à 35 points, mais « seulement » 5 passes). Malheureusement pour eux, une entame de match catastrophique (-18 au milieu du deuxième quart temps) les condamnera. Pourtant, le point du match aurait pu rentrer dans l’escarcelle des leaders de la NBA sans une fin de match houleuse ponctuée par des décisions arbitrales plus que contestables, coûtant au moins 3 points à Boston et en offrant au moins 2 aux Cavs. Résultat, une victoire dans la douleur, une nouvelle fois à domicile (74-69) qui permet à tout Cleveland de continuer à rêver à une seconde finale NBA consécutive.

Tout se joue donc dans le match 7, comme lors du tour précédent pour une équipe de Boston incapable de s’imposer hors de ses bases. Et ce match, un vrai match au couteau (dans l’ensemble dominé par les C’s qui n’ont à aucun moment du match lâché le leadership au score), rentrera dans la légende de ce sport. 97-92 au final et un duel comme on en voit rarement sur les parquets entre Pierce et James, adversaires directs, se rendant coup pour coup, tels deux boxeurs, se jouant avec une aisance folle de la défense pourtant intraitable de l’équipe adverse. Rentrant des shoots venus d’ailleurs, ne craquant pas sur la ligne de réparation avec au final des stats très similaires pour les deux hommes. 45-5-6 pour James, 41-4-5 pour Pierce, compensant son rendement relativement plus faible par une adresse bien meilleure.

Au final, la tactique de Thibodeau aura été payante. En coupant James du reste de ses coéquipiers, notamment d’Ilgauskas, étincelant lors des quatre premières rencontres, mais absent par la suite, il lui a permis de réaliser des cartons (35, 32 et 45 points) mais il a surtout permis à son équipe de gagner assez facilement deux des trois derniers matches de la série, ne perdant le dernier que sur des jugements litigieux. Le pari était audacieux tant on connait le talent du « Roi », rappelez vous, auteur d’une série folle et décisive l’an passé, marquant les 25 derniers points de son équipe face à Detroit en finale de conférence, mais qui finalement s’est avérée payante. Les Celtics avancent donc en finale de conférence, de quoi faire revivre la légende...

Road to #17 (en route pour le 17ème) scandaient les fans à la fin de la série ...

Detroit (2) 4-1 Orlando (3)

La seconde demi-finale de conférence Est a été beaucoup moins dense et moins haletante que l’autre. Le constat est simple et très clair, l’expérience de Detroit a été déterminante et les Pistons, pour la sixième année consécutive, seront en finale de la conférence Est. Pourtant, on pouvait espérer de cette confrontation entre une équipe très expérimentée, avec la plupart des joueurs déjà présents lors du sacre de 2004 et cette équipe qui pousse, portée à bout de bras, il faut dire qu’il les a très forts, par un Dwight Howard hyper dominateur cette année dans la peinture, et ce, sur tous les terrains de la ligue. Seulement, en face, il y avait ce vieux briscard de Rasheed Wallace, aussi agaçant que génial, agaçant car incapable de se taire, et surtout parce qu’il a toujours tendance à s’écarter et à oublier qu’il est un excellent joueur poste bas, génial par sa défense et sa capacité à faire sortir du match n’importe qui (quand son piège ne se retourne pas contre lui...).

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Billups touché aux ischio-jambiers

Résultat, un premier match catastrophique pour Howard, 12 points, 8 rebonds et 2-7 sur la ligne de réparation, comparé à ses 20PPG 20RPG de moyenne face à Toronto, ça laisse un grand vide dans l’équipe d’Orlando, et ce soir là au Palace d’Auburn Hills, c’était Detroit qui était « Magic » avec une grosse victoire acquise grâce à la spécialité maison, la défense. Au deuxième match, toujours sur les bords des grands lacs, Howard retrouvait son basket (22 points 18 rebonds) et tout devenait plus compliqué pour les Pistons mais un Chauncey Billups de gala s’évertua à ne pas laisser la possibilité à ses hôtes de se prendre à rêver avant un retour dans la chaleur floridienne.

Bien lui en a pris car le premier match à la Amway Arena aurait pu dans le cas contraire ressembler au début d’un cauchemar ou au mauvais scénario d’une série Z pour les Pistons. Quatre minutes de jeu et puis s’en va pour le maitre à jouer de Flip Saunders. Blessé aux ischio-jambiers, Billups ne refoulera plus les parquets de la série. Avec Howard, Lewis et Turkoglu au top (71 points à 3 auxquels il faut ajouter 12 rebonds et 6 contres pour DH), Orlando en profite pour redresser la barre. Malheureusement, l’accalmie est de courte durée. Ne profitant pas de l’absence du meneur adverse et incapables de tenir le score alors qu’ils menaient 63-48 avant d’encaisser un 15-0 sous l’impulsion d’un Rip Hamilton transfiguré en l’absence de son coéquipier (32 points), le Magic va finalement échouer d’un rien (90-89) suite à un shoot manqué de Turkoglu, lequel, aux vues des images, aurait peut être pu bénéficier de deux lancers francs, mais il n’en a pas été ainsi...

Condamnés à l’exploit de retour dans le Michigan, les hommes de Stan van Gundy vont jouer de manière très collective, avec une marque extrêmement bien répartie (6 joueurs à 10 points et plus, dont 4 à 14 et plus), s’opposant à une nouvelle partie extraordinaire d’Hamilton (31 points dont 16-16 sur la ligne de réparation) pendant près de trois quart temps et demie. Après cela, s’est mis en place un formidable mano à mano entre Turkoglu et Prince. Pénétration contre pénétration, shoot improbable contre shoot improbable, le tout jusqu’à une dernière tentative du turc, bien parti pour écraser un dunk monumental au dessus de toute la défense des Pistons médusée, mais c’était sans compter sur la hargne de son adversaire du soir qui finalement sortira ce qui sera sûrement considéré comme le contre de l’année. Le ballon presque dans le cercle, des deux hommes en haute altitude c’est le plus fin des deux, celui dont on disait quand il était plus jeune que son physique était incompatible avec le basket qui devient le héros de toute une salle. Finalement, Detroit s’impose 91-86 dans ce cinquième match et s’en ira défier Boston pour une place en finale dans une série qui promet d’être des plus défensives...