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NBA - Conférence Ouest : Retour sur les demi-finales de conférence

mercredi 21 mai 2008, par Vianney Pannet

Après le rappel des évènements dans la conférence Est, place à la course au titre à l’Ouest avec les duels opposant les Lakers au Jazz et les Hornets aux Spurs...

Los Angeles (1) 4-2 Utah (4)

Les Lakers vainqueurs de la conférence Ouest, les Celtics meilleur bilan de la ligue, il n’en fallait pas plus pour que David Stern ne se mette à rêver d’une finale qui sentirait la poudre côté tribunes et qui attirerait les foules tant la rivalité entre les deux franchises a été exacerbée durant les années 80, mais pour en arriver là, il fallait d’abord passer l’écueil que constituait Utah. Une affaire bien plus compliquée que de balayer des pauvres Nuggets en quête de leader, d’identité et surtout de fond de jeu. Et pour y parvenir, il ne fallait surtout pas se rater pendant les premiers matches à domicile car l’équipe

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Odom face à Kirilenko

de Jerry Sloan, c’est LA référence à domicile de la saison avec 37 victoires pour seulement 4 défaites. Autant dire qu’en perdant d’entrée l’avantage du terrain, c’était comme se tirer une balle dans le pied pour les Lakers. Fort heureusement pour les angelinos, ils n’ont pas pris le Jazz à la légère. Bien qu’il se soit beaucoup dit en dehors des parquets que les mormons étaient dans le dur, leur potentiel physique (avec les hyper athlétiques Boozer et Williams), défensif (Kirilenko et Boozer) et offensif incite à la plus grande prudence.

Les pourpre et or se sont donc appliqués à faire le travail à la maison, remportant assez facilement (10 et 11 points) les deux premières rencontres, bien emmenés par le MVP de la saison, Kobe Bryant, fidèle à ses nouvelles dispositions de joueur complet et collectif (38pts 7rbds 7ass dans le premier match, 34-8-6 dans le deuxième). Phil Jackson et ses hommes se rendaient donc à Salt Lake City avec le sentiment du devoir accompli et sans pression particulière. De quoi aborder sereinement le match 4 et pousser une équipe d’Utah déjà au pied du mur. Le troisième match de la série tournant à l’avantage du Jazz, vainqueurs d’une courte tête certes, mais jamais réellement inquiétés, Bryant, bien épaulé par ses lieutenants Odom et Gasol, tous deux exceptionnels depuis le début des playoffs avec un haut pourcentage de réussite, une capacité à créer le jeu et surtout une capacité à bloquer la raquette impressionnante comptait bien créer l’exploit dans le match charnière qu’est le quatrième. En effet, en cas de victoire, à 3-1, l’affaire est quasiment pliée, ne reste qu’à confirmer à la maison et tout est bien qui finit bien. En revanche, une défaite et tout est relancé.

Cet exploit, ils ont bien failli aller le chercher au terme d’un match épique qui avait pourtant mal débuté pour les Lakers. Blessure au dos de Bryant qui allait pouvoir continuer la rencontre mais fortement diminué, expulsion de Turiaf auteur d’une très vilaine faute, le tout dans une arène hostile complètement acquise à ses protégés. A 3 minutes du terme, Williams (29pts, 14ass) donne 10 points d’avance aux siens, mais les Lakers ne s’avouent pas vaincus et recollent grâce à Kobe dans un premier temps, puis Odom qui égalise une première fois à 50 secondes du terme sur un shoot longue distance et une seconde fois sur une claquette après un shoot manqué de Bryant. Reste 8 secondes, Williams a la balle, shoote, contré par Fisher qui envoie Los Angeles en prolongation. Utah ne craquera pas, Okur débarrassé de ses vieux démons qui parfois l’empêchent de rentrer dans la peinture fait le travail et assure l’égalisation dans cette série que d’aucuns auraient vu plus déséquilibrée.

On pense alors que les Lakers ont laissé passer leur chance, que la blessure au dos de Kobe leur sera fatale, mais c’était sans compter sur la nouvelle mentalité du #24, qui, diminué, livrera deux prestations dont il a le secret, à l’opposé de ses standards habituels, ne prenant « que » 10 et 19 shoots, mais assurant au jeu une fluidité salvatrice. Les joueurs d’Utah n’y pourront rien, malgré leur hargne, ils ne réussiront pas à contrer le maître qui distribue à la perfection et envoie directement les siens en finale de conférence pour la première fois depuis le départ de Shaquille O’Neal.

New Orleans (2) 3-4 San Antonio (3)

Série fort intéressante s’il en est avec une grosse opposition de style entre le jeu des Hornets qualifié de « playground » par Popovich et le jeu tout en contrôle, de vieux briscards serait on tentés de dire des Spurs. Avant la série, les consultants américains donnaient unanimement une victoire facile du champion en titre, toujours en quête de back to back après ses échecs pour y parvenir en 2000, 2004 et 2006. Seulement, c’était sans compter sur la capacité du trio Paul, West, Chandler à élever encore son niveau de jeu après avoir ridiculisé des Mavs en fin de cycle au tour précédant.

Le début est tonitruant. Deux matches à domicile, et deux leçons de basket. Tant sur le plan offensif que défensif, les Spurs semblent dépassés. Comble de l’audace de cette bande de jeunes prêts à renverser un champion vieillissant, limiter Tim Duncan, surement le meilleur basketteur au monde sur les dix dernières années, à un rôle de faire valoir avec seulement 5 points dans la première manche. Certes il était souffrant, atteint par un virus, mais la performance est là ! C’est un sacré coup de vieux que prend

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David West au shoot

le basket prôné par « coach pop’ ». A ce moment, on ne donne plus cher de la peau des Spurs. Il va falloir répliquer dès le retour dans le Texas ou l’addition sera salée.

Et réplique il y a eu, cinglante même. A deux déculottées, les coéquipiers de Tony Parker répliquent par la même sanction. Le trident qui fait la marque de fabrique de San Antonio est de retour. 31pts 11ass pour TP, 31pts 6ass pour Ginobili et 16pts 13rbds pour Duncan lors du troisième match et une performance du même calibre sur le suivant remettent les Spurs sur de bons rails. A clé de ces victoires aura surtout été l’option défensive de la franchise texane. Durant les deux premières sorties, l’homme de l’ombre, Bruce Bowen avait pour mission de museler Chris Paul, chose qu’il n’a pas spécialement réussi à faire, mais qui en plus a permis à Stojakovic d’avoir plus de libertés. Or, on sait que Stojakovic, lorsqu’il a le temps d’armer, devient vite un poison. Le réajustement a consisté à mettre TP sur Paul, et à bloquer complètement le serbe. La tactique est payante et la pression retombe sur les épaules de New Orleans.

Insouciants, les jeunes loups n’auront que faire de celle-ci et humilieront une fois de plus leurs adversaires suite à une prestation de folie de David West, auteur du meilleur match de sa carrière (38pts 16/25, 14rbds, 5ass, 5blcks). A 3-2, l’affaire semble pliée et on ne pense alors pas les Spurs capables de revenir, mais l’expérience et l’habitude de ces moments chauds aidant, ils vont non seulement assurer l’égalisation à 3-3 de manière aisée, mais surtout, ils vont sortir les barbelés pour la rencontre décisive et empêcher Chris Paul de développer le jeu de transition qui plait tant aux fans. Bloqués sur demi-terrain, sans systèmes adaptés, les hommes de Byron Scott sont aux abois et ne parviennent pas à remettre la main sur le match en imposant un rythme qui a mis hors de position la défense adverse depuis le début de la post saison. Déjà mort cliniquement, le frelon aura un sursaut d’orgueil avec l’allumage de la fusée Pargo, sur une autre planète et auteur de 15 de ses 18 points dans les douze dernières minutes mais l’emprise du champion était trop forte...

San Antonio s’impose donc au bout du suspens dans une série qui, comme dans toutes les autres lors de ces demi-finales de conférences aura fait la part belle à toutes les équipes jouant à domicile avec seulement 3 matches gagnés à l’extérieur (dont le match 7 des Spurs) sur 25 rencontres disputées... Le champion n’est pas mort, il s’est même rapproché du back to back, mais la tâche parait insurmontable tant les Lakers jouent bien depuis quelques mois...