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L’inconstance ou le mal du basket français

dimanche 30 août 2009, par Emmanuel Laurin

A quelques encablures du match le plus important de l’histoire du basket hexagonal de la prochaine décennie, l’équipe de France doit elle-aussi se projeter vers le futur. Attention au contresens ici. Que cela signifie-t-il alors ?

Deux choses essentielles, d’abord que la Pologne est encore loin. On a pu entendre de ci de là que la victoire sur l’Italie et la première place du groupe arrachée (après une peu glorieuse prestation au pays du père noël) par les Français suffisait à laisser de bons espoirs pour la qualification. Il n’en est rien. C’est bien mal connaître le basket européen que de se laisser aller à telle ineptie. L’Europe du basket est de fait de plus en plus compétitive, et ce, à tous les niveaux, que ce soit le haut du panier avec la sélection espagnole qui joue les yeux dans les yeux avec le team usa ou dans les rencontres « au couteau » qui décident des déclassements en seconde division internationale.

Mais cela veut également dire, et le plus prosaïquement possible, que l’edf ne peut ni ne doit regarder en arrière. Il n’est plus temps de se questionner. De se demander si la Parker-dépendance est bien réelle, si on aurait pu mieux faire avec Jooks Noah, si coach Collet est un bon choix. A cela, on pourra répondre facilement par l’affirmative. Mais plus tard. Une fois le travail terminé. Il est assez amusant (rire jaune peut-être) de constater l’américanisation certaine des cadres de l’équipe et le décalage désormais certain entre la culture américaine de la gagne (« only the strong survive » comme ils disent) de ces joueurs et la mentalité toute autre, bien française limite pépère, qui ressort des campagnes internationales de notre équipe bleue. C’est bien même en se faisant mal, en ne s’arrêtant pas sur les bleus au corps et le blues à l’âme que la France pourra envisager son avenir immédiat.

Plus de blues pour les bleus

Regardez nos amis belges. Sans complexe. Avec envie et hargne, ils ont gagné. Sans se poser de questions, en défendant dur et en se transcendant devant leur public soudainement emporté par la fièvre du basket. C’est beau le sport dans ces conditions. Le surpassement dans l’envie. La volonté de gagner sans regretter. Où sont ces valeurs fondamentales dans notre équipe de France ? On l’a lu, on l’a vu, la France est « vexée », troublée que les voisins d’outre-quiévrain nous pose tant de problèmes mais là encore c’est de notoriété publique : le sport de haut-niveau ne permet pas l’inconstance, ne tolère pas la passivité.

Et à regarder le match Belgique-France d’Anvers, je ne pouvais m’empêcher de rugir devant mon poste de télévision tant la déconvenue était décelable dès le début du deuxième quart. Parker sorti (après un premier quart-temps dantesque) ; qui pour prendre la suite, qui pour prendre ses responsabilités ? Flo Pietrus out pour fautes, ni Boris Diaw, ni Nico Batum (mais peut-on lui en vouloir, à 20 ans tout frais, et pour ses premières sélections ?), ni le staff ne trouvait de solution. Et le match de s’enflammer - logiquement - sous les coups de chaud des arrières belges. Une défense un peu trop tendre pour les Von Rossom, Hervelle et autres Moors qui, tels des morts de faims, agressaient sans se lasser les français trop inconstants.

A Pau, antre parmi les antres, il faudra révéler un autre visage. Celui de l’ours des Pyrénées par exemple. Celui des play-offs, qu’ils soient NBA ou LNB. Celui montré par les diables belges en somme. Car si cette génération, talentueuse au possible, et doublée d’une nouvelle émergeant à vitesse grand v, veut marquer l’histoire de son sport, il faut aussi s’en donner les moyens, c’est-à-dire voir loin et viser juste, c’est-à-dire encore faire preuve de constance car l’inconstant n’a pas de suite...