Malgré tout, les intentions des jeunes pousses du basket français lors du début de la rencontre sont plus que louables. Agressifs sur tous les ballons, ils prennent rapidement l’avantage grâce à quelques rebonds offensifs suivis de deux shoots longue distance qui font mouche (3-8 au bout de 2’30). L’ESPE, très maladroite en ce premier quart temps s’en remet alors à ce qui a fait sa force lors du match précédant dans sa salle, la défense. L’attaque en berne, c’est l’international Suisse David Ramseyer qui fait le métier lors des 15 premières minutes de jeu depuis le poste où il restera à 100% (10 points pour lui entre les 6eme et 13eme minutes).
Alors que le centre fédéral est bien parti pour virer en tête au quart temps, Bourdillon écope d’une faute antisportive qui permet à Châlons d’engranger 5 points et d’égaliser au terme de la première période (15-15).
Copie conforme du début de match, la première moitié du deuxième quart temps voit le CFBB très appliqué et l’ESPE à la peine pour scorer malgré quelques actions de classe tel ce très joli back door de Patiejunas pour M’Bianda. Ce n’est qu’à cinq minutes de la mi-temps que les Châlonnais vont changer radicalement d’option offensive. Rodrigue M’Baye va alors placer un cinq de petite taille et privilégier le jeu de transition. Le résultat est frappant. Les locaux marquent 6 paniers consécutifs de cette manière et infligent un 15-2 à leurs (trop ?) jeunes visiteurs du soir pour ainsi virer en tête à mi chemin (42-30).
Le troisième acte ne sera que le prolongement de ce qui venait de s’achever, à savoir une exécution dans les règles. Une pression défensive trop intense, une présence athlétique trop déséquilibrée, des ballons trop rapidement rendus, et au final, un écart qui enfle démesurément. D’entrée, les parisiens encaissent un 17-2 (34-6 à cheval sur les deux mi temps). A grand coups de fast break conclues par des dunks rageurs, M’Bianda va gonfler son compteur points, en inscrivant 13 de ses 24 durant ces 8 minutes de trou noir terrible pour le CFBB. Le constat est sévère, un seul panier marqué en 10 minutes. 69-40 au bout de trois quart temps, la bête est blessée et ne s’en relèvera pas. Atteints psychologiquement par ce qui venait de se produire et usés physiquement du fait d’une morphologie pas encore totalement adulte, ces jeunes si appliqués en début de match vont boire le calice jusqu’à la lie.
L’ESPE fait tourner, Moukenga fait sa première apparition sur le parquet de Coubertin, Sommesous grapille presque 7’ de temps de jeu, autant que Tisba mais ce qui a fait recette marche toujours... l’écart n’en finit plus de grimper et atteint pour la première fois la barre des 40 points à 5 minutes du terme (82-42) avant que, comble de l’humiliation, les locaux ne marquent sur une ènième contre attaque pour porter leur total de points tout simplement au double de celui de leurs adversaires. Néanmoins, un sursaut d’orgueil va permettre aux visiteurs de passer un 8-2 à des hôtes démobilisés en fin de match et leur permettre de terminer sur une bonne note un calvaire qui aura duré 25 minutes.
Finalement, la fête aura été belle pour Châlons qui a vu son équipe s’imposer une nouvelle fois à domicile et qui a été servie au niveau du spectacle avec des dunks en pagaille et des envolées toujours plus spectaculaires les unes que les autres de la part d’un M’Bianda monté sur ressorts.
En cette fin de semaine et avant un Week End qui s’annonce riche en affiches à tous les étages du basket français, le spectacle aura été bien plus présent dans une modeste salle de N1 avec des équipes et un public au maximum de leur intensité que dans un Bercy apathique où s’affrontaient deux modeste équipes de NBA visiblement peu concernées par l’événement, cela ne peut en être que gratifiant pour le basket français...
Les marqueurs :
Châlons : Patiejunas 13 (9 ass, 6 stls), M’Bodji 14, M’Bianda 24, Pellerin 9, Ramseyer 11 (6 rbds, 5 stls) puis Moukenga 2, Sommesous, Mubarak 13, Doumbia 1, Tisba 2.
Centre fédéral : Fournier 14, Westrmann 6, Sane 2 (8 rbds), Mondésir 5, Benkloua 4 (6 rbds) puis Bourdillon 9, Mutuale 5, Stojilkovic 6, Radjouki 2, Pourchot 2.