La saison dernière
- Eric Chatfield
Un bon cru que cette saison 2011/2012 du PL, achevée sur une 6e place et donc une qualification pour les playoffs. Longtemps, très longtemps invaincue à domicile, l’équipe francilienne ne rendra les armes sur son parquet de Levallois qu’à la 22ème journée contre le futur champion Chalon. Une performance d’autant plus respectable qu’il est malheureusement bien connu que les salles parisiennes ne figurent pas parmi les plus chaudes du pays.
Porté par un exceptionnel Eric Chatfield (meilleur scoreur de la saison avec...), par Lamont Hamilton, une nouvelle fois proche d’un titre de MVP, ou encore Jawad Williams qui aura parfaitement négocié la transition depuis la NBA, le PL ne fera pourtant qu’un petit tour de playoffs, sorti par Orléans 2 manches à 0.
L’histoire aurait pu être encore plus belle. Largement devants au match 1 au Palais des Sports d’Orléans, les hommes de Christophe Denis s’inclineront finalement de 2 pts (70-68). La série venait de basculer. Une fin d’année cruelle mais pas dénuée de logique pour un effectif un peu orphelin d’Andrew Albicy (Trenton Meacham n’était pas un pur meneur et Philippe Da Silva n’a, avec tout le respect lui étant dû, plus le niveau de la Pro A).
Apport trop faible du poste 1, Chatfield logiquement plus surveillé (17 mais à 38% sur la série), il manquait donc un petit quelque chose pour faire encore mieux.
Christophe Denis et les dirigeants pouvaient cependant être satisfaits, les objectifs ayant été atteints.
Le recrutement
- Andrew Albicy
Pour cette nouvelle saison, retouches logiques et enseignements tirés de la saison précédentes viennent côtoyer des départs attendus et pas forcément surprenants. Dans cette dernière catégorie, la raquette et la mène vont subir les plus gros bouleversements. Vincent Masingue, vaincu par son dos récalcitrant, l’âge et l’envie de faire autre chose (le joueur a notamment fait part sur Twitter de son beau projet de tour du monde à la voile), n’arpentera plus les parquets français à la rentrée. Lamont Hamilton, après 3 saisons énormes (pas forcément évident pour un joueur qui venait de LEB) au PL, retourne en Espagne mais cette fois dans la grande ligue, à Bilbao. Belle évolution pour un joueur qui aura parfaitement utilisé la Pro A comme tremplin. Côté meneurs, Meacham a tout simplement arrêté sa carrière (mais il n’aurait probablement jamais été question d’une prolongation) et Philippe "Laurent Sciarra" Da Silva est retourné en ProB, auprès de son sosie officieux, à Rouen.
Tout ce beau monde devant être remplacé, intéressons aux nouveaux visages. On ne plonge pas tout de suite dans l’inconnu, puisque le meneur titulaire du PL sera tout simplement... celui de la saison 2010/11, en la personne d’Andrew Albicy. Après une saison plus que correcte dans le Pas de Calais au BCM (11,2 pts et 4,1 pds), le petit meneur a souhaité revenir dans son club formateur (et par la même lancé une grande vague de départ au sein du club nordiste). Tout a été écrit sur le sujet, Albicy ne voit pas cela comme un retour en arrière. Mieux, il compte faire "une saison d’un tout autre acabit" que la précédente (qui n’était déjà pas si mal). Offensif, spectaculaire, gros défenseur également, le PL vient d’un coup de régler ses soucis à la mène, moyennant un buy-out estimé à 80 000 euros.
John Cox fait, quant à lui, son retour dans une formation de haut de tableau. Après son précédent échec à Nancy, il quitte ainsi la Normandie et les bas-fonds du classement pour jouer un vrai rôle avec le PL. Le joueur, célèbre pour être le cousin de KB24, était la principale menace offensive (15,8pts) du Havre la saison dernière. Il ne fera pas oublier Chatfield mais sera mieux épaulé.
Un visage tout neuf vient en revanche lui garnir la raquette. Le nouveau pivot du PL sera l’intérieur US Sean May. Un nom qu’on connait plutôt bien dans le milieu. Star universitaire à North Carolina, ce beau bébé (2m06 et 121 kgs) n’aura jamais eu la carrière qu’on lui promettait.Précurseur parmi les opérés à la technique dite de la "micro-fracture" en 2007, il ne retrouvera jamais son niveau. A la relance en Europe (Fenerbahce, KK Zagreb), il assure 15.5pts et 6 rebonds à Montegranaro en Lega l’an passé, certes en seulement 8 matches, sa saison étant tronquée par une grave blessure au pied.
Voila pour les 2 "noms" du recrutement parisien mais la suite n’est pas mal non plus. Antoine Diot épaulera Albicy à la mène et devra prouver que ses récurrents soucis au dos (hernie discale) sont oubliés, même si cette menace risque de planer encore longtemps au dessus-du joueur. Diot, auteur d’une saison blanche l’an passé (4 matches avec Le Mans) aura probablement très faim de ballon. Arrive avec lui Maleye N’Doye, qui mine de rien en est déjà à 7 saisons de LNB (3 avec Dijon, 2 avec Le Mans, 2 avec Orleans). La 8e sera donc sous les couleurs bleu et blanc du PL, avec probablement des responsabilités offensives accrues par rapport à son rôle de 6e homme à l’OLB. Enfin, Louis Labeyrie, espoir prometteur qui a explosé l’an passé dans le contexte très particulier du HTV, viendra grappiller du temps de jeu derrière Williams et May.
La question que l’on se pose
On peut s’en poser plusieurs en fait. Évidemment, on se demande si le dos de Diot va tenir, si May sera en forme. Mais surtout, on peut se demander comment Christophe Denis va désormais hiérarchiser son équipe. Exit Chatfield et ses 15 tirs, 5 lancers par match. L’arrière US et Hamilton polarisaient l’attaque parisienne, qui parait pouvoir être extrêmement répartir cette année (Albicy aime scorer, May aussi). On peut s’attendre à plus de points de Jawad Williams par exemple, qui devrait grimper un peu dans la hiérarchie offensive et faire fructifier son expérience d’un an en Pro A. Enfin, on peut aussi se demander si l’équipe saura mieux se comporter à l’extérieur. Auquel cas, des perspectives alléchantes s’offrent à elle dans la saison qui s’ouvre en octobre.
Objectifs, perspectives de la saison
Elle n’est pas la seule cette année, mais l’équipe du PL parait tout de même très alléchante. Si tout veut bien rigoler, la mène JLF sera une des meilleures du championnat. Le maintien dans l’effectif d’une pointure comme Jawad Williams est la meilleure des nouvelles, tout comme l’arrivée de Maleye N’Doye, dont l’implication dans un collectif n’est plus à démontrer. Pas moins talentueuse, mais plus équilibrée, on peut prendre les paris. Le PL sera une équipe de haut de tableau, capable de viser le top 4. Après avoir fait un recrutement des plus intelligents et assemblé des éléments qui paraissent très complémentaires, Christophe Denis devra également prouver qu’il peut emmener l’équipe plus haut et la rendre plus solide en déplacement. S’il y parvient, on pourrait voir des demi-finales de playoffs à Paris. Et pourquoi pas des matches en avril-mai en coupe d’Europe, l’EuroChallenge paraissant tout à fait dimensionné pour un parcours intéressant.