Tournoi additionnel de qualif pour l’Euro oblige, la saison de LFB est au point mort depuis le 21 décembre. Les joueuses reprennent le chemin des gymnases cette semaine au mieux, en début de semaine prochaine au pire, après une coupure de presque un mois, soit quasiment une intersaison. 1er point commun avec les footix Argentins, où le championnat se déroule de manière biannuelle, un tour d’ouverture, et un tour de fermeture.
La nécessité de couper la saison en deux était réelle, tant le championnat de France compte dans ses rangs des internationales de tous standings. En revanche, cette nécessité s’est transformée en vrai problème d’organisation pour les clubs, premiers employeurs des joueuses, qui se retrouvent finalement bloqués par les instances internationales, avec des joueuses sous contrat mais ne jouant pas.
Bon nombre d’étrangères sont rentrées au pays, pendant ces vacances forcées, et l’on ne sait pas encore, à l’heure actuelle, si tout le monde sera revenu à bon port pour la reprise. La désertion est, certes, plus courante chez les garçon -une pensée pour Claude Bergeaud-, mais quelques bruits de couloirs font d’ores et déjà état de filles « portées disparues ».
Second point commun avec nos camarades Argentins : les changements dans les effectifs. Si le basket féminin est traditionnellement stable à ce niveau, certaines retouches ont cependant été effectuées pendant la coupure de Noël : Basket Landes a par exemple coupé E. Montero et N. Coulibaly, et s’est attaché les services de J. Humphreys, arrivant d’Israel.
Troisième point commun, et non des moindres : les difficultés financières. Là, le lien avec la trêve se fait naturellement, cette coupure d’un mois ayant virtuellement fait perdre un mois de salaire à tous les clubs.
Les bruits concernant la santé économique des associations de LFB sont toujours aussi persistants. Si la Ligue a su devenir une belle machine sur le plan comm’ et marketing, l’instabilité financière -la faute peut-être à un contrôle de gestion inexistant aux étages inférieurs, à l’omniprésence d’agents déréglant le marché, ou encore à des présidents de clubs parfois fantoches dans leur gestion- est plus que jamais mise en avant. En début de saison, la FFBB annonçait un possible déficit cumulé des 14 clubs de la division s’approchant des 2M d’€.
On sait aujourd’hui, par exemple, qu’il manque environ 200 000 € à Villeneuve D’Ascq, que Montpellier, bien qu’engagé en Euroligue, est dans une grande précarité financière. Sans parler de Clermont, qui serait plus que jamais sur le fil du rasoir.
Triste et inquiétant.
Les rumeurs et interrogations, aujourd’hui, vont bon train sur l’avenir du basket professionnel féminin : passage à 10 clubs ? 12 ? Comment restructurer la formation de manière plus rationnelle ?
Un bien beau chantier en perspective pour le nouveau président de la LFB, qui doit attendre le jour où Bourges-Union Hainaut aura le même impact sur le grand public que Boca Juniors-River Plate...