Radivoj KORAC : une légende européenne

Son parcours...

Né le 5 novembre 1938 à Sombor, en Serbie, Radivoj Korac fait ses classes dans la grande école du basket Yougoslave. En 1956, lors d’un tournoi junior à Belgrade, ce fabuleux gaucher se distingue en inscrivant 33 points. Un énorme potentiel dissimulé derrière une grande timidité et modestie, le surnommé « Zucko » est très rapidement repéré pour son adresse insolente, il débute alors sa carrière professionnelle à 19 ans à l’OKK Belgrade où très vite il devient la pièce maîtresse de son équipe.
Cet intérieur d’1m96 avait la particularité de tirer éloigné du panier, à proximité de la ligne des lancers-francs. Inarrêtable à cause d’un dribble terrible et d’un shoot qu’il prenait à la vitesse de la lumière, il était également le magicien du un contre un, une grande technique, où beaucoup de ses adversaires se plaignaient de fautes offensives. Pour l’anecdote, des dirigeants français l’ont même filmé pour envoyer la vidéo à la FIBA, mais ces derniers ont retorqué qu’il ne faisait qu’utiliser à la perfection son corps.

En 1958, Aleksandar Nikolic, alors sélectionneur national, décide de lui donner sa chance dans la sélection Yougoslave alors que Zucko n’est âgé que de 20 ans. La Yougoslavie n’a encore remporté aucune médaille sur le plan international, jusqu’à ce jour où Nikolic convoqua cette génération de joueurs emmenée par Radivoj, il considèrait Zucko comme étant le plus grand scoreur européen de tous les temps !
Le championnat d’Europe en 61 se déroule chez lui, à Belgrade, et la Yougoslavie se retrouve en finale face à la grande et terrifiante équipe d’URSS. Devant plus de 12 000 supporters, Radivoj croit en l’exploit après un début de rencontre à sens unique. Mais le géant soviétique Krumins fait parler la poudre et finalement la logique sera respectée, l’URSS remporte le titre 75 à 58, Zucko devant se contenter de 10 petits points.

L’histoire se répétera en 1965, désormais la Yougoslavie fait partie des grandes nations du Basket.
Après huit années à Belgrade, où il rafla quatre titres de champion, sept récompenses de meilleurs joueurs de la ligue avec une moyenne de 32.7 points par match entre 1957 et 1965, Zucko décide de s’expatrier, il aterrit en Belgique, au Standard de liège.
Invité dans un show télé belge, le présentateur met au défi Zucko de réaliser le plus grand nombre de lancers francs possibles, Radivoj rétorque humblement qu’il peut en assurer 70 ou 80, mais au final il convertit ses 100 tentatives !
Dans son club, nouveau triomphe, il empoche deux titres de champion de Belgique avant de nous quitter en 1969 dans un accident de voiture aux alentours de Sarajevo.

99 points dans un match européen !

Radivoj Korac ne pouvait avoir le renom d’un grand scoreur sans faire signature de cette réputation. Ce fut chose faite en 1964, dans un match de compétition européenne, Belgrade rencontrait alors le club suédois de Stockholm et s’imposait sur le score anecdotique de 155 à 57. Mais tout le monde se souviendra d’une chose ce soir là, un record encore inégalé se produit : Radivoj Korac marqua la bagatelle de 99 points !
A ce jour, il ne fait plus aucun doute, que cet exploit dans un match européen ne pourra plus jamais être battu.

Une carrière internationale époustouflante

Zucko est également le détenteur de la meilleure moyenne de points marqués pour la sélection nationale, avec 3107 points en 146 soit 21.3 points de moyenne. Il devance une jolie confrérie d’autres légendes Yougoslaves : Drazen Petrovic 21.0 pts, Dragan Kicanovic 15.4pts et Drazen Dalipagic 15.0 pts.
En l’espace de sept ans, Korac va remporter six médailles avec la Yougoslavie, qui n’en avait jamais décroché jusque là, médaille d’argent en 63 et 67 aux mondiaux, 61 et 65 aux championnats d’Europe, puis une médaille de bronze en 63. Malhreuseusement, il ne décrocha aucun titre, l’URSS et son armada étant toujours là pour dérober le graal.
Puis en 1968, lorsque qu’en demi-finale Radivoj et ses coéquipiers parviennent enfin à éliminer les Soviétiques, devant 22 000 spectateurs à Mexico, la Yougoslavie échouera en finale des Jeux Olympiques face aux Etats-Unis.

A l’âge de 31 ans, Zucko nous quitte, un accident tragique qui vient arrêter la carrière et la vie d’une légende.
Il a mené sa nation aux rangs des plus grands pays du basket mondial, il a montré la voie aux Petrovic, Kicanovic, Divac et bien d’autres encore. Si la Yougoslavie a cette passion du basket, et cette réputation dans le monde, alors Zucko y est pour beaucoup...

En 1971, le secrétaire général de la FIBA William Jones décide de rendre hommage à Radivoj en lui décernant le nom de la 3ème coupe d’Europe, en mémoire d’un joueur qui avait un grand amour pour le basketball.