Photo : Sébastien Jawo
Basket Info : La saison dernière, tu as vécu un peu ’’la galère’’ avant de rebondir à Hyères-Toulon. Ce n’est pas trop dur à vivre quand on sort de huit saisons professionnelles ininterrompues ?
Aurélien Salmon : On se pose toujours des questions, c’est sûr. Mais je savais de quoi j’étais capable. Rester six mois sans jouer, ce n’est jamais évident pour un professionnel. Le plus important, c’est de rester en forme pour être immédiatement disponible pour un club. Il faut se maintenir musculairement, garder un bon cardio et s’entraîner autant que possible. Merci d’ailleurs à Eric Deschamps et au club de Sainte-Marie Metz (N2) pour le coup de main la saison dernière.
Tu retrouves cette saison un coach que tu connais bien…
Oui Sylvain [Lautié le coach de Boulazac, Ndlr] m’avait coaché quand j’avais 17 ans, j’étais au centre de formation du SLUC. C’est avec lui que j’ai fait mes débuts professionnels. On se connaît très bien, c’est vrai. Quand il m’a téléphoné cet été, on est très vite tombé d’accord. Au-delà de la personnalité de Sylvain, ses propositions pour le rôle qu’il voulait que je tienne dans l’équipe et le projet de Boulazac, tout cela me convenait parfaitement.
Boulazac était annoncé comme un cador de la division et aujourd’hui vous êtes 11e au classement de Pro B avec 10 victoires pour 12 défaites. As-tu une explication ?
On est capable du meilleur comme du pire. Aujourd’hui on a perdu 12 matchs mais il me semble qu’il y en a huit qu’on perd de 5 points ou moins [Précisément 7 matchs de 6 points ou moins dont 4 de 1 seul point, Ndlr]. En tout cas il y en a 7 où on est encore devant entre la 30e et la 35e…par exemple à Aix, on mène de 18 points et on perd quand même le match [Après un 32 à 10 dans le dernier quart temps en faveur d’Aix, Ndlr]. A Poitiers, on mène de 10 points à 1’45 de la fin et on perd sur le fil d’un seul point... En fait, dans le money-time, on accumule les petites erreurs qu’on ne fait jamais ou presque avant ! C’est dans les têtes que ça se joue. Mais expliquer ça, ce n’est pas facile.
Du coup la victoire contre Limoges…
C’est sûr que celle là, elle fait du bien à tout le monde. A commencer par les supporters ! Mais aussi à nous, au coach, aux dirigeants. En plus, il y a une petite rivalité régionale entre Boulazac et Limoges. Hier soir, on avait tous la banane dans le vestiaire.
Comment tu expliques cette victoire ?
On y est tous allés sans pression. Le CSP est quand même 2e de Pro A, même s’il n’était pas dans une très bonne dynamique après son match à Paris... En fait, on avait pas vraiment préparé ce match. On prépare surtout celui de samedi contre Poitiers. Finalement, à la mi-temps, on est à – 12 après avoir donné trois contre attaque sur des balles perdues bêtement en fin de 2e QT et on se dit avec le coach dans les vestiaires qu’on a bien tenu toute la première mi-temps. On y croyait. Ensuite, on a été très solidaires collectivement en seconde mi-temps. En plus, Jason [Siggers] et David [Monds] font de très gros match en attaque. Et aussi en défense. Comme le reste de l’équipe d’ailleurs. On a pas lâché alors que du côté du CSP, certains ont essayé de prendre le match à leur compte… Ca n’a pas marché et on est en 1/8e. C’est génial. Mais bon, on est vite redescendu et ce matin [vendredi] on était tous très concentrés à l’entraînement car on sait tous que cette victoire ne sert à rien si on perd samedi contre Poitiers.
Grosse pression ?
Ça fait une semaine qu’on prépare le match sur le terrain, en vidéo. On est tous très concentrés, très concernés. En plus, c’est un derby et nos supporters attendent un beau match. On va tout faire pour leur donner. Aujourd’hui, on sait que l’objectif de la première place sera très difficile, pour ne pas dire impossible, à atteindre. L’objectif c’est d’accrocher les play-offs et d’avoir la meilleure place possible.
Après, l’exemple de Nanterre en Pro A l’an dernier montre que tout est possible…
Exactement. Et on ne va rien lâcher. Avec l’équipe qu’on a ici, on en est capable.