Pourtant, peut-être trop habitué à ce rendez-vous annuel, le public londonien n’a pas offert à l’événement l’ambiance qu’il méritait. Évidemment la salle était pleine à craquer, comme à chaque fois, avec en courtise une constellation de stars du foot local ou européen (Antoine Griezmann avait par exemple fait le déplacement, en passionné de NBA qu’il est). Mais avec des places allant de 60 à 200 livres, un tarif qui influence forcément la composition de l’assistance, peut-être est-on ici en présence du phénomène qui touche certains stades londoniens ,remplis de touristes fortunés plutôt de vrais passionnés. Rien de surprenant cela dit quand on parle de NBA. Avec l’équivalent de 200 livres, on peut en effet s’offrir une place située sur… l’anneau supérieur dans l’Oracle Arena.
Le match lui-même aura été plus intense que certaines éditions précédentes, mais pas plus serré. Au bout de 24 minutes, surprise ! On était loin d’assister une promenade de santé pour des Celtics menés de bout en bout (48-29 à 18e, 57-48 à la mi-temps), la faute à un JJ Reddick des très grands soirs. Le shooteur de Duke pouvait tenter ce qu’il voulait en première mi-temps, il voyait, comme le veut d’expression consacrée, « le cercle grand comme une bassine ». Ce clinic de shoot permettait à ce stade du match de compenser le début de poussif d’une autre attraction de la soirée, le « Process » Joel Embiid. S’il termine à 18pts 10 rebds 5 passes, le grand et fantasque camerounais aura laissé une copie brouillonne (6/17, donc 5 tentatives à 3pts pas toutes bien inspirées…) et n’aura pas pu freiner la finalement implacable domination de Boston, serein malgré ce lourd retard au cœur du 2e QT.
Quelques inspirations de Kyrie Irving (20pts mais 7/20 et 5 balles perdues) pour ramener les verts avant la mi-temps, ainsi que juste après pour recoller à 66-65 et le momentum basculait définitivement. Question de temps, car malgré toutes les promesses des jeunes SIxers (Ben Simmons, Dario Saric), Boston ,avec un banc infiniment plus long que celui de son adversaire, a fini par complètement renverser la vapeur avec un différentiel de 40pts (de -20 à +20 dans le 4e). Trop de talent à tous les étages, cinq joueurs à 13pts et plus , un Marcus Morris chaud bouillant avec 19pts en 24 min et un gros coup de chaud fatal à Philly en 2e mi-temps, la messe était dite et Boston repartait avec sa 7e victoire consécutive, « à l’extérieur » qui plus est.
Déjà repartis de la capitale anglaise, les deux équipes seront sur le pont dès lundi pour Philadelphie et le lendemain seulement pour « Uncle Drew » et les siens. Avec des objectifs différents bien sûr, puisque les uns visent les playoffs (Joel Embiid s’est dit « persuadé qu’ils se qualifieraient ») quand les autres sont, notamment avec les ennuis actuels des Cavs, les favoris numéro 1 à l’Est. On espère que cette quête utilisera plus souvent et plus longtemps les qualités deTimothée Luwawu-Cabarrot, sérieux hier avec 6pts et un bon différentiel lors de sa présence sur le terrain (+16). La situation de Gerschon Yabusele dans le Massachusetts est plus difficile, il ne sera rentré que 2 petites minutes pour le garbage time, loin du faste de ses stats en Chine.
Ce n’est pas l’impact des deux français du soir qui changera la donne, mais il se murmurait autour du match que Paris ferait à nouveau acte de candidature pour recevoir un match NBA, fort de son Accor Hotels Arena rénovée, voire pourquoi pas de la toute-nouvelle U-Arena de Nanterre. Il n’y a en effet qu’un match de pré-saison à se mettre sous la dent en ..pour le moment. A suivre, ce n’est pas gagné tant nos voisins outre-manche sont en avance avec l’O2 Arena, mais après tout, cela a probablement plus de chances de se produire prochainement que de voir Joel Embiid sous le maillot des Bleus de l’Equipe de France...