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1ère partie - Basket et télévision : une impossible histoire d’amour ?

mardi 17 janvier 2006, par Eagledesert

Basket Info vous propose d’en savoir plus sur les difficiles relations existant entre le monde du basket et celui du petit écran. Premier épisode aujourd’hui de ce feuilleton en 4 épisodes.

- 1ère partie : Le basket français dans le concert des autres sports collectifs
- 2ème partie : L’histoire du basket à la TV
- 3ème partie : Les conséquences
- 4ème partie : Conclusion

Un nouveau modèle sportif

Tel est l’état des lieux que fait Frédéric Bolotny (Centre de droit et d’économie du sport, Université de Limoges) dans une succession de rendez vous ratés entre la balle orange et la « petite lucarne ».

Situation d’autant plus préjudiciable que le modèle économique sportif a considérablement évolué depuis près de 20 ans, le téléspectateur supplantant le spectateur comme principal financeur des compétitions sportives.
En football la proportion de la billetterie dans les budgets est passée de 81% en 1970/1971 à 15% en 2001/2002, lorsque la part des droits est passée de 1% en 1980/1981 à 52% en 2001/2002.

Les droits télévisuels constituant le principal pourvoyeur de fonds des sports dominants engendrent de surcroît une augmentation des ressources directement corrélées à la visibilité médiatique : le sponsoring, les produits dérivés...

Mais si la télévision contribue au développement sportif, elle est aussi un vecteur de discriminations entre les évènements ou sports « porteurs » lancés dans un cercle vertueux (explosion des droits en raison de la concurrence des chaînes => large diffusion => diversification des ressources => augmentation des droits TV) et les autres exclus, tributaires quasi exclusivement des collectivités territoriales.

Actuellement le football ne reçoit que 3% d’argent public et le rugby 19%, le basket en dépend à hauteur de 28%, le hand à 66% et le volley à 71%.
Présenté à l’orée des années 90 comme le « sport de l’an 2000 », le basket est actuellement à distance astronomique du foot, dépassé par le rugby et voit son avance vis-à-vis des autres sports collectifs sérieusement concurrencée.

Les droits télévisuels comparés : foot/rugby/basket

En 2002 football, rugby et basket renégociaient leurs droits télévisuels, le constat est édifiant !

Les ordres d’importances sont sans comparaisons possibles : 500/600 millions d’euros pour le foot (soit près de 40% d’augmentation par rapport au précédent contrat), 19,5 millions d’euros pour le rugby (soit 82% d’augmentation) et 520 000 euros pour le basket (soit 78% de diminution)...le tout se concevant par année.
Autre aspect, football et rugby négociaient pour respectivement 3 et 4 ans, le basket pour la saison à venir seulement.

Délicate situation qui réduit considérablement les capacités de développement du basket.
Dans un secteur caractérisé par les aléas, négocier suffisamment tôt, sur une période importante permet d’avoir un socle de ressources constant et conséquemment de mettre en oeuvre une stratégie de développement à moyen terme.
En clair tout ce qui manque au basket.

Mais pour comprendre la situation actuelle, il faut se plonger dans l’histoire pour voir comment et pourquoi la télévision boude le basket.
Trois périodes se détachent relatives aux trois dernières décennies.