- Gomelski à gauche
- ...et Sabonis sur le terrain
A la direction du SKA Riga, il obtient trois titres de champion d’Europe. Il prend ensuite en mains le CSKA Moscou, club central de l’Armée, avec lequel il allait gagner aussi des trophées européens puis l’équipe d’URSS. Sous sa direction, elle gagna 8 fois le titre de championne d’Europe, 2 fois le championnat du Monde et en 1988, à Séoul, les JO.
En 1990, il arrive au CSP Limoges, en pleine crise et remplace Bill Sweek : son passage sera bref car il est appelé à la présidence de la fédération russe de basket.
En 1997, il devient président de son club de presque toujours, le CSKA de Moscou qui accédera trois ans de suite au final four de l’Euroligue.
Rusé, élégant, cultivé, il savait charmer ses interlocuteurs. Pour l’anecdote, étant dans un hôtel de Nancy en 1983 avec l’équipe d’URSS, venue rencontrer la France avant l’Euro, je fus accosté par un tout jeune homme qui me dit être journaliste au quotidien l’Equipe : il voulait que je le conduise à la chambre de Gomelski . C’était Patrick Chêne ! On monte, on frappe à la porte : Gomelski sort torse nu et en short. Il nous fait entrer et s’assoit sur le lit en nous désignant les deux chaises situées en face de lui. A la fin de l’interview, il déleste ses valises et nous offre en guise de cadeau des gadgets sur lesquels était inscrit : Jeux olympiques : Moscou 1980. Il contribuait ainsi à écouler à peu de frais les invendus des JO que toutes les équipes de sport soviétique devaient avoir dans leurs bagages pour faire plaisir (sic) à leurs hôtes. Le médecin, démuni de tout, à qui j’avais offert du matériel médical et un jeu électronique, m’a prestement mis dans les mains des disques de musique classique russe et une poupée russe contenant une bouteille de vodka.
Entraîneur, Gomelski était très rigoureux et, accusé de dictature, il répondait : " Je ne veux pas être un dictateur. Je veux aider les joueurs à mieux jouer. Mais il est certain que, pendant les entraînements et les compétitions, je crois que l’entraîneur doit être unique et qu’il prenne seul les décisions. J’exigerai une exécution complète de tout ce que je dis "
Alexandre Gomelski était très apprécié du Monde du Basket : honoré de l’Insigne Olympique, il est l’un des rares Russes à figurer au Musée du Basket des Etoiles aux USA ( Naismith Memorial Basketball Hall of Fame à Springfield ).
Il a écrit de nombreux ouvrages sur son sport. Peu de temps avant sa mort, il avait été désigné pour présider la Fondation Olympique 2012 mise en place pour défendre la candidature de la capitale russe pour l’organisation des JO.
Gomelski avait lancé dans le grand bain de nombreux joueurs qui se sont illustrés à tous les niveaux, à commencer par Arvydas Sabonis, sélectionné à l’âge de 17 ans. On peut citer également Eremine, Myshkin, Valters, Lovaicha, Tarakhanov, Tkatchenko, Marciulonis, Biriukov, Komitchius, Belostenny...Il a été le premier à entrouvrir les portes du rideau de fer à certains joueurs pour qu’ils puissent rejoindre la NBA. Il disait que c’était une bonne chose pour les jeunes de savoir que ces joueurs pouvaient gagner beaucoup d’argent : c’est pour eux un motif de dépassement de soi...