Il y a 6 ans, à Zadar, Boris Diaw, Tony Parker, Mickaël Pietrus, Ronny Turiaf et Yakhouba Diawara venaient à bout des Croates dans une salle surchauffée et après une prolongation extrêmement tendue. Aujourd’hui, les 6 joueurs cités ont un contrat avec une équipe NBA. Génération dorée...
Déclarés favoris de la compétition par BasketNews dans leur dernier numéro, Nicolas Batum et ses coéquipiers sont arrivés en Grèce avec une pression médiatique déclarée. Face à l’Islande -grande nation du basket européen- la défaite a fait rire et réfléchir sur la capacité à gérer l’événement pour ces joueurs âgés de 18 ans ou moins. Sortis vainqueurs de leur poule de 8e de finale qui les avait opposé à la Grèce, la Lituanie et l’Italie, les petits Français se sont ensuite débarrassés des Espagnols en demi-finale, 80-67.
Jeudi soir, dans une salle parsemée, la Lituanie équipe déjà croisée en préparation, était prête à barrer la route au « champion du monde non-officiel ». A Douai, lors du tournoi international, les hommes de Richard Billant s’étaient imposés en match de poule avant de perdre le match pour la 3e place face aux mêmes baltes. A l’époque, les choix du sélectionneur sur sa capacité à gérer les fins de match avaient été décriés. Cependant, comme avant toute compétition internationale, les matchs de préparation sont faits pour apprendre ce qu’il ne faut pas faire lors des matchs officiels. En finale du championnat d’Europe, la faute qu’il ne faut pas faire -par exemple- c’est se prendre un éclat en début de match. Ou craquer sur la fin et regretter une balle perdue toute sa carrière.
Etant donné que les sélectionneurs Français ont tendance à avoir entièrement raison cette année, personne n’a craqué et tout le monde a pu faire la fête jeudi soir à Amaliada. Qualifiés pour les championnats du monde des moins de 19 ans au Canada en 2007, Nicolas Batum (11 points, 5 rebonds, 4 contres), Ludovic Vaty (12 points et 10 rebonds), Adrien Moermann (16 points et 10 rebonds) et Antoine Diot (11 points, 5 rebonds et 5 passes) n’ont pas fait faux bon à leur destin.
Un destin étroitement lié à celui de la génération 2000 et de celle de 1992. Les plus âgés ont eu comme apothéose de leur carrière une finale des Jeux Olympiques en 2000. Et le même été, les plus jeunes ont vécu le plus grand moment de leur carrière à Zadar avant de rejoindre la NBA pour 5 d’entre eux. 5 joueurs sur 7 Français qui évolueront en NBA à partir d’octobre étaient présents dans l’équipe de 2000. Incroyable...
La dream team de 2006 a comme destin, un mix des deux générations citées plus haut. Alexis Ajinca et Nicolas Batum ont un avenir certain en NBA. Adrien Moerman et Antoine Diot feront les beaux jours de club de ProA. Viennent ensuite Ludovic Vaty, Abdoulaye M’baye, Edwin Jackson, Olivier Romain et Jessie Begarin qui sont aussi promis à un bel avenir dans le basket (lequel... l’avenir le dira).
Bref, une bande de potes qui (aiment bien les halls de gare) ont mis à profit quelques années de travail et ont profité très certainement toute la nuit de cette victoire qui en appelle d’autres pour l’été 2006.
En septembre, Vaty, Ajinca, M’Baye, Romain, Begarin et Batum auront les honneurs de fouler les parquets de ProA. Antoine Diot et Edwin Jackson, les « 89 », ont eux préféré repousser leurs examens du bac de Français et devront donc passer à l’interrogatoire avant de feuilleter les chapitres de la N1 à travers la France du basket dans la désormais sacro sainte salle de l’INSEP.