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Les modèles américains et européens : 1ère partie

mercredi 12 mars 2008, par Eagledesert

A l’heure où le basket français se paupérise davantage chaque saison, où la FIBA a définitivement perdu sa lutte d’influence contre la toute puissante ULEB ; beaucoup d’acteurs mais aussi d’amateurs de basket s’interrogent sur les moyens de reprendre le train de l’histoire.
Pour René Le Goff, président de la la LNB et Yvan Mainini président de la FFBB la cause serait simple : le basket français manquerait simplement d’argentiers.
Faute de ça, l’un s’évertue à remodeler l’aspect organisationnel du secteur professionnel, l’autre à installer durablement les équipes nationales dans le haut de la hiérarchie internationale pour promouvoir le basket hexagonal.
Dans le championnat professionnel français, le retard est tel et à tous niveaux (sportif, infrastructures) que l‘on s’accorde à dire qu’il faudrait s’inspirer de ce qui fonctionne à l’étranger, sans toutefois préciser sur quels points les efforts devraient être consentis.

Du « plus haut » à la base, on se questionne : Au niveau interne, championnat fermé/semi fermé/ouvert, nombre de clubs, ligue de réserve et de développement, restriction du nombre de joueurs étrangers, primauté accordée aux jeunes français ; au niveau transfrontalier nécessité d’un organisme de contrôle et de gestion à l’échelle européenne, harmonisation fiscale, etc...autant d’idées que de personnes, sans que toutefois soient prises en compte les spécificités des championnats auxquels sont « empruntées » ces « innovations ».

Aussi il nous parait important de remettre dans leur contexte les mécanismes visés, de comprendre en quoi leur existence mais plus encore leur efficacité est réelle, comme de comprendre en quoi les modèles américains et européen aussi similaires soient ils en apparence, sont si différents voire antagonistes dans les faits.

Ainsi sera présenté le mode de fonctionnement de la NBA, de ligue moribonde avant les années 80, par quels moyens elle est devenue un modèle d’organisation en changeant de philosophie, du sportif au spectacle.
Après quoi nous verrons comment le modèle européen restant fortement attaché à sa variété, reste fidèle à un logique uniquement sportive.
Enfin, nous nous pencherons sur les difficultés, impossibilités même à appliquer certains aspects au modèle européen.

En préambule, il faut savoir que le sport de compétition mis en spectacle par l’entremise des médias date des années 60 aux Etats-Unis et plus tardivement, dans les années 80, en Europe ; la conversion des institutions sportives aux mécanismes « classiques » de l’économie (concurrence et libre échange) entraînant deux phénomènes : la libre circulation des joueurs et la remise en cause des équilibres sportifs et financiers.
Or dans le contexte sportif ce qui fonde l’intérêt et justifie la valeur marchande, c’est l’incertitude du résultat : la qualité du spectacle provient de l’équilibre des forces en présence.
En conséquence de quoi, plus les vainqueurs utilisent leurs gains financiers pour obtenir les meilleurs talents afin de conquérir de nouvelles victoires et à l’inverse plus les perdants s’affaiblissent en vendant leurs meilleurs joueurs pour boucler leur budget et plus l’équilibre donc l’intérêt vont décroissants.
Voici en quelques mots la problématique sportive à l’heure actuelle, la NBA et le modèle européen n’apportant pas la même réponse.

La suite à lire demain !