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Paulogne, « à nous deux maintenant ! »

lundi 31 août 2009, par Emmanuel Laurin

Pas de Balzac hier soir pourtant ! C’était plutôt digne d’une grosse cylindrée hollywoodienne, Rambo (ou, en l’occurrence, JC Van Damme) dans le style, si vous voyez : ‘no casualties’. Nos amis belges ont mangé, c’est clair. Dans le brasier palois, les Bleus n’ont pas fait dans la dentelle. Tel Rastignac plus haut cité, les joueurs français ont maintenant les dents longues. Ils ont montré les crocs car ils les avaient depuis leur (relative) déculottée prise à l’Anvers Stadion. Il fallait laver l’affront et les Bleus ont su soigner leurs ecchymoses avec la manière.

La prestation générale de l’équipe donne de belles raisons de croire à cette montée en puissance que l’on espérait tous et qui frustraient tant les chroniqueurs divers qui s’essayent toujours plus nombreux et vibrillonants à exprimer la frustration qui grandit à chaque fois que l’on sent nos protégés capables de grandes choses et que leur parcours se termine en eau de boudin. Au-delà de la confirmation du talent des Diaw, Parker ou autres Batum et De Colo, la découverte d’un axe majeur inside- out Parker - Turiaf, auquel la prometteuse greffe de l’enfant de Bourg en Bresse, Antoine Diot (sans Riffiaw pour lui), confère encore plus d’importance, prouve un peu plus encore combien il est nécessaire pour cette équipe de se garder de toute inclination individualiste.

La solution à la Parker-dépendance : la défense collective

Collet l’a bien compris : il nous faut de la défense. Individuelle et forte sur l’homme, bas sur les jambes. Défendre le plomb en somme. Pour des contre-attaques et du jeu rapide. C’est notre fond de commerce. Dotée de phénomènes physiques extraordinaires à chaque poste (Parker et sa vitesse supersonique, Batum et ses segments interminables, Diaw et son anticonformisme, Flo P et sa détente (familialement partagée) phénoménale, et Leb’Ronny’ Turiaf et sa force brute), et amplement complété par un banc fourni en athlètes de haute volée, la France peut rivaliser - et même dominer - toutes les équipes présentes à cet Euro polonais. Mais elle ne peut le faire qu’en se reposant sur cette valeur collective ultime : la défense. Pourquoi tant d’emphase ? Simple. Parce que cette inconstance, ce relâchement souvent fatal au plus haut niveau que l’on a pu relever avec une fréquence désagréable chez nos Frenchies est fondamentalement incompatible avec la volonté première (primale) de défendre dur. La sortie d’un joueur (si influent sur le jeu soit-il) ne peut de fait rompre un équilibre qui vit et meurt par une donnée collective. CQFD.

La victoire paloise ne doit cependant pas nous rassasier, Béarnais du jour ou de toujours, oh que non ! Le festin doit se poursuivre. Le plat de résistance sera de ravaler cette fierté, certes acquise de bon-droit, mais qui, le soir du dîner final, ne nourrit pas son homme. Oh oui, il reste du pain sur la planche. A commencer par retrouver, dans la pérennité, cette forme de jeu de passes en première intention, qui est réapparue, comme par miracle, dans le Palais des Sports. Partager le ballon, c’est plus facile quand on court. Quand tout est mouvement et que le basket reprend tout son sens. Alex Hervelle s’en souvient encore et s’en souviendra longtemps, de ce dernier pas chassé pour finir les quatre fers en l’air, sous l’impulsion géniale de la passe de Diot, pour l’impulsion verticale de Ronny... paradoxe classique, le temps se fige quand tout va trop vite.

What else ? Un café, l’addition. La défense dure pour l’Euro. Le reste n’est que littérature. Et cette fois, pas d’Illusions Perdues...

S’il-vous-plaît. (Merci en Belge).