Les Français se posaient comme les favoris. L\’issue devait être d\’autant plus évidente que les Magyars étaient privés de leurs principales forces à l\’intérieur : David et Gulyas. Evtimov, très en verve, profitait d\’ailleurs parfaitement du manque de puissance adverse sous les paniers pour mettre les Français sur de bons rails (5-1, 3e min).
Le jeu intérieur des Bleus, lui, fonctionnait bien. Rupert, un dunk de Digbeu et toujours les points d\’Evtimov laissaient penser que le travail serait simple. Toutefois, Sitku et Bader se chargeaient de ramener les Français à la réalité. Profitant de quelques erreurs, les Hongrois terminaient le premier quart-temps à égalité grâce à trois points de Bader (17-17).
Les hommes d\’Alain Weisz, un peu mous, accéléraient alors le rythme. Sonko, Digbeu et \"Huppa\" Evtimov (son cri de guerre) laissaient les Hongrois presque sans réaction (25-17, 14e min). Digbeu et Foirest enfonçaient le clou mais les Hongrois réagissaient. Ils trouvaient des solutions à l\’extérieur par Kalman, Simon et Meszaros. L\’écart, à la pause, devenait moins significatif (38-32).
Coup d\’accélérateur
Défaillants en périphérie, les Bleus ne parvenaient pas à se défaire d\’une formation hongroise qui palliait ses faiblesses intérieures par une réussite extérieure, grâce notamment à Kalman, et égalisait de nouveau (43-43, 24e min). Tout était donc à refaire pour les Français. Ils serraient la défense, permettant à Palmer, Digbeu et Sonko de prendre enfin l\’air en fin de troisième quart-temps (63-52).
La France, toujours défaillante en tirs extérieurs, ne tenait pourtant pas encore son succès. Malgré deux paniers primés du nouveau capitaine Laurent Sciarra et de Risacher, les tirs à trois points de Sitku, Meszaros, voire Bader permettaient aux Hongrois de rattraper une bonne partie du terrain perdu (73-70, 38e min) et de croire encore en l\’exploit.
Un nouveau coup d\’accélérateur de Foirest et Sciarra était cependant cette fois définitif. Les points des efficaces Kalman et Bader ne pouvaient suffire à empêcher les Français de s\’imposer et de fêter dignement le départ de \"Gentleman\" Jim. Bilba, absent du parquet en raison d\’une blessure au dos, méritait bien cet hommage.
Les stats :
A Chalon-sur-Saône (Colisée) : France bat Hongrie 81 à 73 (score des quarts temps : 17-17, 21-15, 25-20, 18-21).
Spectateurs : 4000 environ
Arbitres : MM. Colucci (Ita) et Zegwaard (PBS)
France :
30 paniers (dont 4 sur 14 à 3 pts) sur 53 tirs - 17 LF sur 24 tentés - 32 rebonds - 16 passes décisives - 15 balles perdues - 16 fautes personnelles
Marqueurs : Sonko (10), Sciarra (7), M. Pietrus (5), Foirest (8), Digbeu (10), F. Pietrus (4) Risacher (12), Evtimov (12), Palmer (9), Rupert (4).
Hongrie :
26 paniers (dont 11 sur 28 à 3 pts) sur 56 tirs - 10 LF sur 18 tentés - 27 rebonds - 15 passes décisives - 16 balles perdues - 20 fautes personnelles - joueur sorti pour 5 fautes : Sitku (36)
Marqueurs : Sitku (10), Kalman (21), Gemes (4), Nemeth (6), Simon (3), Meszaros (12), Bader (17).
Les déclarations :
Alain Weisz (entraîneur de l\’équipe de France) : \"C\’était un match particulier. Pas forcément par rapport à la réception en l\’honneur de Jim Bilba. Il y avait quatre nouveaux joueurs qui disputaient leur premier match avec l\’équipe de France. Je suis satisfait de la victoire. Il y a eu de bonnes choses, surtout en attaque. Mais ce qui ne me fait pas plaisir, c\’est le manque de dureté. Ce match m\’a rappelé l\’Ukraine à l\’Euro. Il faut que l\’on soit plus agressif et concentré car ce soir on était chez nous, mais ensuite on va à l\’extérieur. On a laissé 73 points à une équipe que l\’on aurait dû laisser beaucoup plus bas. Kalman met 21 points avec, certes, quels tirs incroyables. Contre nous, des joueurs deviennent euphoriques. Cela devient une habitude. Lorsque c\’est l\’Allemand Nowitski, je veux bien comprendre, mais pas lorsque c\’est Kalman\".
Alain Digbeu (France) : \"Cela a été laborieux, mais je retiens la victoire. Nous sommes dans une nouvelle ère qu\’il faut construire. On a tous conscience qu\’il faut travailler pour se qualifier. Mon discours n\’est pas pessimiste. Mais, pardonnez-nous, ce n\’est que le premier match d\’une nouvelle équipe. On était pas tous dans nos baskets. On avait la tête ailleurs. Mais on a vite relevé la tête\".
Jim Bilba (France) : \"Mon absence pour cette dernière rencontre fait partie des aléas du sport. C\’était embêtant mais je ne pouvais pas jouer à 30 % de mes capacités. Il fallait d\’abord penser à l\’équipe. Alain Weisz m\’a laissé une porte ouverte pour disputer un dernier match en France. C\’est sympa de sa part. Il faudra voir si, en novembre de l\’année prochaine, j\’en ai l\’envie. De toutes les façons, ce ne sera pas sur cette rencontre que l\’on me jugera.\"