L’équipe mulhousienne termine à la plus mauvaise place (outre les deux dernières naturellement) ,la 9e, échouant ainsi à la porte des playoffs. Une saison en 2 parties, marquée par des séries de matches du même type, des séries frustrantes puisque rien ne semblait indiquer un quelconque changement. Lors du cycle aller, beaucoup, trop de défaites à domicile. Le FCM reçoit toutes les grosses équipes une à une (Clermont, Epinal Evreux, Rueil) et ne parvient pas à s’imposer une seule fois. Par bonheur, il équilibre la balance en s’imposant quasi systématiquement à l’extérieur, sur le parquet d’équipes qu’il laissera pour la plupart derrière lui.
Mais contraint chaque semaine de réparer loin de ses bases les bévues commises à domicile, le club évolue constamment sur le fil du rasoir et finit par s’essouffler, cette énergie finissant par manquer en fin de saison.La première victoire à domicile de la saison intervient à la... 10e journée, contre l’ESPE Châlons. Alors que tout le monde s’attend à une victoire chalonnaise (normal, puisque toutes les autres équipes sont parvenues à s’imposer au Palais des Sports de Mulhouse), le FCM s’impose après 2 prolongations devant des chalonnais privés rapidement de Thomas Andrieux, malade. Ce match sera le théâtre de 2 événements : la première victoire à domicile donc, mais aussi le seul vrai bon match de Mathieu Sturm (14pts 8rebds 2contres). Un Mathieu Sturm qui vivra une vraie saison galère, et qui devra se racheter l’année prochaine, épaulé par un vrai 5.
Cette option de ne pas prendre de pivot résulte des choix de début de saison du staff mulhousien, qui comportait encore dans ses rangs le coach Jacques Vernerey. Démissionnaire en décembre pour raisons personnelles, Vernerey prend le pari de rappeler Brett Robisch après le "lapin" posé par Tyrone Davis dès la reprise. Robisch, qui s’écarte chaque année un peu plus, est un vrai bon joueur, c’est indéniable. Mais combien de fois les supporters mulhousiens ont-ils vu la raquette de leur équipe dégarnie ? A la fin de la saison, les statistiques montrent que le FCM est l’équipe qui concède le plus gros pourcentage de la division aux tirs intérieurs à l’adversaire, tout en étant l’équipe la plus maladroite dans ce secteur. On dit parfois qu’une équipe vit et meurt par le tir extérieur, c’est parfois le cas de cette équipe mulhousienne.
La seconde partie de la saison est donc l’exact contraire du cycle aller. Les équipes "plus faibles" viennent à Mulhouse, et le FCM engrange les succès, 10 de suite dans son palais des sports. Mais il se révèle incapable de s’imposer à l’extérieur. Les journaux, le staff, voient vite comment la fin de saison va se négocier. Au vu des équipes qui doivent rendre visite au FCM, tout le part du principe que sauf accident, Mulhouse doit s’imposer à chaque fois. En résumé, il suffit d’une victoire à l’extérieur pour avoir son destin entre ses mains. Cette victoire n’arrivera jamais, même si chaque journée à l’extérieur est source d’espoir. Le coup passe près à Epinal (76-83), à Rueil (83-89), mais l’équipe est balayée à Chalons (101-85), St Quentin (86-68), et surtout St Etienne (91-76), Cette dernière rencontre est celle de toutes les déceptions : Pour un match capital, puisque son vainqueur était qualifié en playoffs, le FCM déçoit par la qualité de son engagement. Au bout de 10 minutes, il est déjà mené de 15pts. Alors que depuis quelques parties, seule la 8e place était encore en ligne de mire, c’est finalement le 9e qui échoit au club mulhousien, qui ne confirme pas sa bonne saison précédente (5e et demi-finale de PO).
Au niveau du roster, Mulhouse aura souffert du manque de relais au poste 1, Florent Eleleara terminant la saison sur les rotules. Dans un contexte inhabituel pour lui, Maxime Jaquier, pourtant international, aura du mal à trouver ses marques loin de sa suisse natale.
Au moment où il a enfin le niveau d’un joueur Pro, il se blesse à l’aponévrose plantaire, puis rechute. Dommage, car il aura montré qu’il pouvait être très adroit et très agressif en défense lors de ses meilleurs matches. Remplacé par le très faible Andrew Pleick, auteur d’une pige insipide, il retournera au pays , à Monthey, l’année prochaine.
Cain Doliboa a réalisé une bonne saison statistique, mais laissera plus le souvenir d’un joueur au profil particulier que celui d’un américain emblématique du club. Usant (abusant parfois ) du shoot à 3pts, ce formidable shooteur ne gardera vraisemblablement pas une bonne impression de sa saison mulhousienne ; Frustré de n’avoir quasiment aucun système pour lui, en délicatesse avec le coach Charlie Auffray, il manque de quitter l’équipe peu avant la fin de saison. Mais le joueur aura péché par manque de maturité, et n’aura que trop rarement trouvé sa place dans le collectif mulhousien. Peu aimé par certains, adoré par d’autres qui lui reconnaissent un talent peu commun (Alain Weisz en parlera en pré saison), il a tout de même fait gagner quelques matches à son équipe, en étant souvent performant dans le 4e quart-temps.
Cependant, si collectivement le FCM reste sur un échec collectif, il est victime de la bonne saison de certains de ses éléments. Un peu juste financièrement ,le club est contraint de laisser partir ses meilleurs éléments (Traoré, Ekanga, Eleleara) et doit reconstruire. L’équipe de l’an prochain prend forme, mais devra se battre au vu des rosters composés par ses concurrents, notamment ceux classés encore plus mal l’année passée (Beauvais, notamment). Pour la seconde année consécutive, il faut tout rebâtir et avancer en aveugle jusqu’à avoir quelques certitudes sur le niveau de la nouvelle équipe qui sera composée par Charlie Auffray, qui a accepté de rempiler.
Satisfactions :
Joachim Ekanga a progressé lors de ses 2 saisons à Mulhouse. Si c’était tout de même un pari de le prendre après sa saison à Rodez, il est largement réussi. Ekanga sera cette saison l’un des meilleurs arrières de ProB, et réalise quelques excellents matches en défense. Il manque cependant encore un petit peu de lucidité dans le money-time. Sambou Traoré a explosé en comparaison de saison à Epinal, dommage qu’il soit souvent passé à travers à l’extérieur. Mais Sambou a développé un excellent tir à 4m, progressé au rebond et au contre. Courtisé par quelques clubs de ProA l’an passé, il rejoint Clermont à ce niveau. Johan Blot aura bien réussi sa transition de la N1 vers la ProB.Il quitte cependant le club pour disposer de plus de temps de jeu, on parle de lui à Rouen.
Florent Eleleara enfin aura prouvé qu’il peut tenir un poste de titulaire en ProB, et évoluera lui aussi à Beauvais l’an prochain.
Déceptions :
Mathieu Sturm a totalement raté sa saison. Déboussolé par l’absence de pivot, gêné par la pression d’évoluer à nouveau en alsace, perte de confiance, de nombreuses hypothèses peuvent expliquer ce flop de 2003/2004. Sturml reste au club avec l’envie de se racheter, son passé parle clairement en sa faveur. Maxime Jaquier aura été gêné par les blessures, mais a longtemps porté sa croix avant de réaliser 4 ou 5 matches de qualité. Insuffisant, mais on aura aimé le juger sur la longueur...
Objectifs :
La nouvelle équipe mise sur pied comporte de nombreuses inconnues : Que vaut réellement Sime Nincevic, l’ailier croate mis à l’essai ? Boyd, en provenance d’Evreux, ne sera-t-il pas trop seul à la mène, secondé par le seul Tschamber ? Les US seront-ils performants ? Autant d’interrogations qui font penser, surtout en cas d’élargissement de la ProB à 18, qu’une qualification en playoffs est déjà un objectif largement assez ambitieux...