vendredi 20 décembre
  • Facebook
  • Twitter
Accueil > News > LFB > Le Basket féminin : en France, en Europe, aux USA...

Le Basket féminin : en France, en Europe, aux USA...

jeudi 14 juillet 2005, par Dr Naoun

Le Basket féminin est injustement délaissé par les médias en raison de l’audimat et des retombées publicitaires estimées peu lucratives. Pourtant, le spectacle offert par les filles se rapproche à grands pas de celui des garçons. Le physique des filles (taille, poids, musculature) a beaucoup évolué et le style de jeu aussi : de moins en moins de tirs à deux mains, de l’adresse à 2 et même à 3 points et des dunks ! La taille moyenne des équipes de Bourges et de Valenciennes atteint 185 cm et il n’est pas rare de rencontrer, surtout dans les équipes de l’Est, des filles qui mesurent plus de 2 m ! Sans égaler la hauteur de la légendaire Semenova (223 cm selon certains écrits), la polonaise Malgorzata dite Malgo Dydek, encore en activité, culmine à 217 cm.

Les Françaises ont conquis plus de titres internationaux que les Français : 2 titres de championne d’Europe pour l’USVO, 1 titre pour Bourges et 1 titre de championne d’Europe pour la France en 2003 qui avait battu la Russie 79 - 74. Un seul titre européen pour le CSP Limoges côté garçons. Au total 4 médailles d’or pour les femmes contre une seule pour les hommes ! De telles performances méritent un coup de chapeau et une petite mise au point sur le basket féminin. Personne ne saurait oublier la glorieuse équipe du CUC (Clermont Ferrand) qui a été longtemps le fer de lance du basket féminin français avec à sa tête la non moins célèbre Jacky Chazalon qui a été désignée, en 2003, " Gloire du Sport français "

L’équipe du CUC (Clermont Université Club) a été championne de France de 1968 à 1976 et finaliste de la Coupe d’Europe en 1971, 1973, 1974 et 1976 : elle s’est heurtée à l’invincible équipe du Daugawa Riga emmenée par l’immense Semenova. Chazalon a été retenue en équipe de France à 189 reprises, de 1963 à 1976. La mère de Boris-Diaw ; Elizabeth Riffiod ; considérée comme la meilleure pivot française de tous les temps, a été pensionnaire du CUC.

BASKET FRANÇAIS

. La LFB (Ligue Féminine de Basket) organise un championnat PRO A réunissant 11 formations : Valenciennes, Bourges, Mondeville, Tarbes, Clermont, Villeneuve d’Ascq, Aix en Provence, Nice, Montpellier Lattes, Calais et Strasbourg. Les moyens financiers limités créent des situations fragiles et instables avec la disparition de l’Elite (qui se rétrécit) de formations qui ont eu leur heure de gloire : Bordeaux, Challes les Eaux, Mirande...

A l’issue de la saison régulière, on a retrouvé sans surprise, Valenciennes et Bourges en tête, avec respectivement 19 victoires et une défaite et 18 victoires et deux défaites. En plays offs, l’USVO (Union Sportive de Valenciennes-Orchies Olympic) a pris le dessus sur le CJMBB (Cercle Jean Macé Bourges Basket) en 3 rencontres : 63-57 / 54-47 / 59-55.

L’USVO réalise le triplé en 2004/2005 : Championnat , Tournoi de la fédération et Coupe de France. En Euroligue, elle a été éliminée en ¼ de finale.

Les joueuses titrées pour la saison 2004/2005 sont :

- meilleure marqueuse : Grace Daly (Mondeville ) : 17,5 points par match

- meilleure rebondeuse : Elodie Godin (Bourges) : 8,9 rebonds par match

- meilleure passeuse : Caroline Koechlin (Mondeville) : 6,3 passes par match

- meilleure évaluation : Teana Miller-Mac Kiver (Strasbourg) : 16,3

. Les deux équipes de l’USVO et du CJMBB qui dominent le basket hexagonal depuis 1993 méritent que l’on s’arrête sur leur fabuleuse aventure.

* L’USVO a été fondée en 1923 sous le nom de Basket Club Orchésien (BCO) : Robert Leroux, richissime producteur de chicorée et premier sponsor, lui donne un terrain situé au lieu dit : la Caserne des Douanes. En 1931, le BCO devient Stade Orchésien, puis, en 1947, l’Union Nomanaise et finalement, en 1961, l’US Orchies Nomain (USON) présidée par Robert Leroux. L’équipe masculine accède à la N3 en 1961 puis en N2 en 1978. L’équipe féminine apparaît en 1974 (Départementale) : elle accède en N3 en 1982, en N2 en 1983 et en N1 en 1986. En 1988, elle se qualifie pour la Coupe Ronchetti. En 1991, Robert Leroux, président fondateur de l’USON, rencontre l’actuel Ministre, Jean-Louis Borloo, alors Maire de Valenciennes : ils décident de transférer l’équipe Pro A féminine à Valenciennes (opération déjà vue avec Strasbourg-Illkirch-Graffenstaden, Orthez-Pau, Gravelines-Dunkerque...) et d’appeler le club : USVO. Quelques mois après, Leroux claque la porte et Borloo prend la présidence. Le club se structure et prend du volume : les résultats vont suivre :

o 1992 : Tournoi des As en 1992, 4° de LFB, ¼ finaliste de la Coupe d’Europe

o 1993 : Demi-finaliste de LFB, finaliste des As, ½ finaliste de la Ronchetti

o 1994 : 1° championnat de LFB, vainqueur des As, ½ finaliste Ronchetti

o 1995 : Malgo Dydek (217 cm) rejoint l’USVO : demi-finaliste de l’Euroligue battue par Côme qui jouait à domicile

o 1996 : finaliste de LFB, ¼ finaliste Ronchetti

o 1997 : finaliste de LFB, vainqueur du Tournoi de la FFBB

o 1998 : finaliste de LFB ( derrière Bourges : on parle du syndrome de Poulidor) ; qualifié pour le final four de l’Euroligue

o 1999 : finaliste de LFB, ¼ finaliste de l’Euroligue : le duo Laurent Buffard- Damien Leyrolle arrive

o 2000 : finaliste LFB, finaliste de la Coupe de France, 3° du Tournoi de la FFBB

o 2001 : arrivées des internationales : Fijalkowski, Le Dréan et Sauret : USVO championne de LFB, vainqueur de la Coupe de France, vainqueur du Tournoi de la FFBB, finaliste de l’Euroligue, battue par....Bourges !

o 2002 : grand chelem : Championnat, Coupe, Tournoi de la FFBB et...Euroligue !

o 2003 : départs de Fijalkowski, Beres et Ladéma et arrivées de Antibe et Batkovic.

Triplé : Championnat, Coupe de France, Tournoi FFBB. Finaliste de l’Euroligue,

battue de justesse par les Russes d’Ekaterinbourg : 82 - 80...

o 2004 : nouveau grand chelem : Championnat, Coupe de France, Tournoi FFBB et Euroligue

o 2005 : départ de la Belge Anne Wauters pour le club russe de Samara : Championnat, Tournoi FFBB. ¼ finaliste Euroligue

o Equipe actuelle : Anderson (inter, 198, USA), Berthieu (inter,188,CAM), Feaster (ail,182,USA), Gomis (ail,177), Gruszczynski (men, 172,POL), Le Dréan (ail,187), Pénicheiro (men,180,POR), Sanchez (arr,179,ESP), Sauret (arr,178), Tillis (int, 196,USA), Tuvic (int,196, SER)

o Structures de l’USVO :

- Salle du Hainaut : 2 400 places : même à 30 € le ticket, on comprend que les recettes au guichet soient devenues dérisoires (<30% du budget) : subventions, sponsoring et télévisions sont les mamelles de tout le sport professionnel. Qu’elles viennent à régresser ou à disparaître et les clubs disparaissent avec elles !

- SASP : Société Anonyme de Sport Professionnel

- Président de la Section Sportive : Francis Decourrière, Député européen

- Gestion : SAVSI : Société Anonyme de Valenciennes Sports Investissements :

Président : Christian Lecoq

- Entraîneur : Laurent Buffard

- Centre de formation ; Equipe Espoirs, Equipe Cadettes France, Equipe Minimes France

* Le CJMBB est le club qui a tiré le basket français en prenant la succession du CUC.

Créé en 1967 par René Aubrun, le CJMBB a eu une équipe masculine qui a été championne de N3 en 1977. En N2 à l’issue de la campagne 1987/1988, elle rencontre le CSP Limoges qui deviendra plus tard le grand club que toute une génération a adoré. L’équipe féminine devient, en 1987, championne de France de N4 sous la présidence de Patrick Dorie. A partir de là, les évènements vont s’enchaîner et dès 1994, le CJMBB devient champion de LNB pour arracher en 1997, le titre de champion d’Europe. En dix ans, bourges est passée de la N4 au sommet de l’Europe !

Le bilan de cette fabuleuse décade de BB est le suivant :

o championne LFB : 6 fois

o championne Euroligue : 2 fois

o Coupe Ronchetti : 1 fois

o Coupe de France : 3 fois

o Tournoi FFBB : 4 fois

o finaliste LFB : 3 fois

o finaliste Euroligue : 1 fois

o finaliste Coupe de France : 1 fois

o finaliste Tournoi FFBB : 1 fois

o Final Four Euroligue : 1 fois

o ¼ finaliste Euroligue : 1 fois

o 2004/2005 : vice-championne LFB, vainqueur de la Coupe de France, finaliste du Tournoi FFBB, ¼ finaliste Euroligue

Bourges est sans conteste la meilleure équipe française de Basket de tous les temps. Elle doit son succès au brio de ses joueuses, au talent de ses dirigeants et à la qualité de ses entraîneurs parmi lesquels on ne saurait oublier le russe Vadim Kapranov qui a joué un rôle capital dans l’épanouissement du CJMBB.

o Equipe actuelle : Bertal (int,190) (men,169) ; Godin (int,190) ; Jekabsone (ail, 176,LET) ; Krawczyc (ail,180) ; Palau (ail,178,ESP) ; Raghaissia (int,188) ; Drljaca (ail,190,SER) ; Dumerc (men,169) ; Chieze (ail,181)

Partantes : Bertal, Bjedov, Chieze. Arrivantes : Pavelic, Melain, N’Goyisa...

o Anciennes gloires du club : ce sont souvent les mêmes que celles de l’USVO et de l’Equipe de France : Souvré, Sauret, Le Dréan, Fijalkowski, Korstine, Melain, Vivenot...

o Structures du CJMBB :

- Salle du Prado : 3 000 places

- Centre de formation ; Equipe B en N2 ; Cadettes France

- Président : Pierre Fosset

- Directeur Général : Joël Aubert

- Directeur Financier : René Soulat

- Entraîneur : Pierre Vincent

* Le basket féminin français vient de s’illustrer à nouveau cette fois chez les jeunes : les moins de 20 ans ont remporté le 11 Juillet 2005 le titre de championnes d’Europe en battant en finale la Pologne : 72 - 57 !

En demi-finale, elles ont défait les Grecques : 69 - 44.

* Les senioritas vont bientôt entamer l’Euro 2005 en Turquie : quarts de finale le 9 septembre, demi-finales le 10 septembre et finale le 11 septembre.

L’entraîneur, Alain Jardel, a retenu pour cette compétition 15 joueuses :

Antibe (Naples :187 cm) / Bade (Mondeville :182 cm) / Dumerc (Bourges :168 cm) / Feaster (USVO :182) / Godin (Bourges :190 cm) / Gomis (Villeneuve d’Ascq : 80 cm) /

Hermouet (Salamanque :183 cm) / Lawson (Samara :167 cm) / Le Drean (USVO :187cm)

Lesdema (Aix :190 cm) / Melain (Venise :183 cm) / Ndongue (Aix :190 cm) / Reghaissia (Bourges : 188 cm) / Sauret (USVO :183 cm) / Sy (Tarbes : 190 cm) dont 4 évoluent à l’étranger : Espagne, Italie, Russie.

Bonne chance et bon vent : il faut être fortes comme des Turques, les filles !

BASKET EUROPEEN :

Le basket européen a été pendant quelques années la chasse gardée des équipes françaises, après avoir souri aux équipes italiennes, espagnoles et yougoslaves. Le centre de gravité du basket continental se déplace vers le Nord et vers l’Est et va parler le russe, le lituanien, le polonais, le hongrois et le tchéco-slovaque. Au départ de la saison, 20 équipes : 3 russes, 3 françaises, 3 hongroises, 2 polonaises, 1 serbe, 1 grecque, 1 espagnole, 1 italienne, 1 tchèque, 1 slovaque, 1 belge, 1 lituanienne, 1 ukrainienne : 13 équipes du bloc de l’Est contre 7 équipes occidentales dont 3 françaises !

Le championnat d’Europe 2005 a vu s’affronter en 8° de finale : 3 équipes françaises (Bourges, USVO et Tarbes), 2 équipes russes (Moscou, Samara), 2 équipes hongroises (Pecs, Sopron), 2 équipes polonaises (Cracovie, Gdynia), 1 équipe espagnole (Valence), 1 équipe italienne (Parme), 1 équipe tchèque (Brno), 1 équipe slovaque (Kosice), 1 équipe lituanienne (Vilnius), 1 équipe ukrainienne (Zaporod) et 1 équipe belge (Namur). Un duel franco-français aboutit à la victoire de Bourges sur Tarbes !

En quart de finale, on retrouve Valence qui avait éliminé l’USVO, Bourges qui avait battu Tarbes ; Moscou et Samara ; Vilnius ; Pecs ; Brno et Gdynia. Bourges s’est fait sortir par Pecs ; Valence par Samara ; Gdynia par Brno et Moscou par Vilnius.

En demi-finale, Brno battit Pecs et Samara l’équipe lituanienne de Vilnius.

La finale vit la victoire attendue de la formation russe de Samara sur l’équipe tchèque de Brno : 69 - 66.

Dans les années qui viennent, il faut s’attendre à une suprématie des équipes de l’Est dont certaines, financées par les nouveaux riches en particulier russes, vont recruter les meilleures joueuses européennes et même américaines ! C’est déjà le cas de Ekaterinbourg et de Samara...

BASKET US :

Le basket US de la WNBA (Women National Basket Association ) vit dans une situation précaire, à l’ombre de son géant de frère masculin. Les filles doivent attendre que les garçons aient terminé leur championnat début juin pour entamer les choses sérieuses en profitant des salles désertées par les boys et en obtenant, souvent du bout des lèvres, l’appui des sponsors et des télévisions. Cette période voit aussi la fin de la plupart des championnats en particulier européens et la WNBA voit alors débarquer les filles des clubs de la vieille Europe qui viennent arrondir leur patrimoine en faisant une double saison : l’une en Europe (Championnat national, Coupes nationales, Euroligue) et la seconde aux USA ! Ces stakhanovistes du basket sont obligées de s’user car les salaires des filles sont très loin d’atteindre celui des garçons : ils représentent souvent le dixième des revenus des hommes !

Parmi les joueuses renommées qui ont participé au championnat WNBA, on peut citer les françaises Feaster, Fijalkowski et Sauret, la polonaise Dydek, la belge Wauters...

Le championnat NBA se dispute en 2 conférences : la conférence Est (Charlotte, Connecticut, Détroit, Indiana, New York, Washington ) et la conférence Ouest (Houston, Los Angeles, Minnesota, Phoenix, Sacramento, San Antonio, Seattle)

Les 8 premières de la ligue disputent les plays offs et le championnat ne se termine que fin septembre, juste à temps pour que les européennes ne reprennent le collier pour une nouvelle saison ! Les 8 formations classées en tête sont : Connecticut Sun, Sacramento Monarchs, Houston Comets, Indiana Fever, Los Angeles Sparks, New York Liberty et Minnesota Lynx.

Ayant souvent des propriétaires différents, les équipes ne portent pas le nom de l’équipe NBA de leur ville. Parfois, elles sont soutenues par les Etats dont elles portent les noms : Connecticut ou Indiana par exemple.

La meilleure marqueuse au 12 juillet est Mle Shéryl Swoppes (Houston : 26.5 points par match) ; la meilleure rebondeuse est Mle Chamique Holdsclaw (Los Angeles : 14 rebonds par match) et la meilleure passeuse est Miss Nicole Powell (Sacramento : 6 passes décisives par match) La fameuse Lisa Leslie (Los Angeles ) est 4° au classement des marqueuses avec 23 points par rencontre.

Parmi les européennes, Malgo Dydek est 4° aux lancers francs et 4° aux blocks : au rebond, elle ne figure pas dans les vingt premières malgré sa très grande taille ! La belge Anne Wauters est 10° aux rebonds : 8 par match et 15° aux tirs : 14 points par match. La française Allison Feaster, seule à figurer dans les classements, est 26° à l’adresse à 3 points : 33% et 20° aux lancers francs : 83%. Enfin, la russe Elena Baranova figure à la 32° place des intercepteuses : 1 interception par match.

Chaque année, la WNBA joue sa survie et on se demande si elle va repartir : j’oubliais de dire que les américaines font le chemin inverse de leurs coéquipières européennes : pendant la saison normale (octobre à juin), elles sont de plus nombreuses à venir jouer en Europe !

Quelle santé ! !