- Kevin Durant
C’est semble-t-il à la mode. Depuis que les paris sportifs sont autorisés dans notre pays, aucun commentateur sportif ne se prive de conseiller le téléspectateur à dénicher « la meilleure cote » pour le match qu’ils sont en train de suivre. Alors allons-y, parions. Le meilleur deal pour Team USA consiste souvent à jouer une côte de 1.01...quand certains sites affichent, voire mettent carrément en valeur (!) , une mirifique cote de 1.00 lorsque les USA n’ont pas d’opposition clairement identifiée. Ça devrait arriver pour ce week-end mais pour ce quart de finale, on était bien dans le cas de 1 euro rapporte...la mise et pas un sou de plus.
Si on n’ira pas jusqu’à affirmer qu’on est passés près de la catastrophe, les « cainris » affichant un certain contrôle à défaut de l’écrasante domination habituelle, ont tout de même du s’employer plus qu’à l’accoutumée. Il fallu attendre le quatrième quart pour retrouver cette traditionnelle période où Billups and co font définitivement la différence. Sauf qu’elle arrive en générale bien plus tôt, et que les Russes de Blatt menaient de 5pts peu avant la mi-temps. Le tout grâce à un Sergueï Bykov (17pts) en feu au début du match, 2 tirs à 3pts de suite, ou encore Timofey Mozgov, qui a vite montré qu’il n’aurait pas de soucis à défier les intérieurs américains dès l’année prochaine avec les Knicks.
Toute la première mi-temps, les Russes auront fait valoir un jeu collectif supérieur à celui de l’adversaire (11 passes ) et un rebond, notamment offensif, plus performant. Il s’agit peut-être de la première fois du tournoi où les américains ont semblé aussi gênés par la taille de la raquette adverse. Il y avait de quoi faire avec Kaun et Mozgov, mais Odom a fini par tirer son épingle du jeu en finissant co-meilleur rebondeur du match (avec Vorontsevitch) avec 12.
Seulement +5 donc, pour des yankees pas désavantagés par l’arbitrage (seulement 3 lancers tirés par les russes malgré des contacts plutôt rugueux sous le cercle), mais le plus dur était passé. Très en jambes, Russell Westbrook, plutôt timide en attaque jusqu’ici, interceptait deux fois pour finir la tête dans le cercle. Son profil Wikipedia « il est capable de gros dunks malgré sa taille » avait vu juste ! Lentement, mais sûrement, l’écart ira flirter avec les 20pts (79-61), pendant que Kevin Durant augmentait son compteur personnel (33pts pour finir), en attendant, peut-être, que Scola remette le couvert (37pts au dernier match) pour la course au MVP.
Le match gagné, avec une rotation très limitée (Granger, Gay, Love, Chandler) n’ont pas ou très peu joué, les russes recollaient légèrement pour donner à l’écart finale une proportion qui reflète bien la physionomie de la partie. Les gestes de satisfaction américains au buzzer final semblaient bien prouver que rien n’a été aussi facile que prévu. Le dernier match de Blatt aux commandes de la sélection russe restera comme une belle base de travail pour une équipe encore très jeune et qui aura elle, réussi, à remplir l’objectif des quarts.
Samedi sera un autre jour, et une opposition encore plus affirmée. Argentine ou Lituanie d’abord, avant vraisemblablement une qualification pour une finale explosive contre la Turquie, ou tout aussi intéressante contre la Serbie.