Ceux qui mènent la danse
La tête est pour le moment partagée entre Le Puy et Denain. Les deux équipes ne faisaient pas franchement figure de favoris en début de saison, mais elles ont su négocier la première partie avec la lus grande habileté. La grosse surprise étant bien entendu Denain, promu cette saison qui s’est incliné une seule fois et de deux petits points seulement face à... Le Puy... les nordistes s’appuient avant tout sur une équipe solidaire, avec des rôles très partagés en attaque, ce qui interdit toute impasse, mais surtout très âpre en défense. Un jeu parfois à la limite mais très bien orchestré par Marc Silvert, coach qui a connu ses plus grands succès avec l’USVO et qui semble pour le moment transposer les recettes qu’il avait mises en place dans le basket féminin chez les hommes.
Toutefois, rien n’est joué, bien entendu. On peut aisément penser que ces deux équipes vont capitaliser sur cette dynamique comme ont pu le faire lors des deux années précédents Bordeaux, qui rappelons le a tenu jusqu’au bout l’an passé et Blois qui avait échoué sur la troisième marche du podium fin 2008.
En embuscade se placent Challans et l’Angers BC. Ces deux équipes partagent potentiellement la place de leader avec Le Puy et Denain puisqu’elles comptent le même nombre de défaite et qu’il leur reste un match à rattraper face au repris de justesse Saint Etienne. Challans se pose, comme l’année dernière en fort candidat à l’accession dans la division supérieur. Son équipe, qui a le vécu nécessaire pour s’imposer dans toutes les conditions, est, comme la saison passée, constituée exclusivement de français. L’amalgame entre jeunes et grognards qui les encadrent à merveille fait des ravages. Si elle continue à être emmenée comme elle l’est actuellement par les frères Boutry (12pts 4rbds et 13pts 5rbds), elle risque d’être difficile à jouer, d’autant qu’il existe la possibilité d’y ajouter un renfort étranger, sorte de « super joker » à tout moment de la saison. Gare toutefois à ne pas déséquilibrer l’effectif si les dirigeants décident d’abattre cette carte. Pour ce qui est du voisin angevin, tout avait commencé comme dans un rêve avec 6 victoires consécutives mais la confrontation face au Puy a mis un terme à leur invincibilité (comme ce fut le cas la semaine précédente pour Challans face à la même équipe).
Ces quatre équipes ont déjà fait le break sur leurs poursuivants puisqu’elles comptent 2 défaites de moins que Saint Quentin. Quand on sait que Lille n’en avait contracté que 6 en 2008-2009, le gouffre parait énorme. L’ex pensionnaire de proB s’en tire néanmoins avec les honneurs. 5 victoire, 3 défaites et un quatuor Bichard, Diallo, Lesieu, Rambur qui a cartonné sur cette première partie de saison, gravitant autour de la tour de contrôle Ian Caskill, pas forcément la plus grande arme offensive de la division, mais qui, du haut de ses 208cm est un point d’ancrage des plus interessants.
Pour faire simple, la division est emmenée par ses leaders historiques, parmi lesquels s’est glissée la grosse côte Denain.
Ceux qui déçoivent
On attendait néanmoins avec ces cinq équipes d’autres formations qui faisaient envie avant le coup d’envoi de la saison. A commencer par Reims, qui a du mal à faire valoir son statut, même si les hommes de Laurent Gaudré ne sont pas définitivement écartés de la course à la montée. 4 victoires pour autant de défaites, un bilan équilibré mais un début de saison en demie teinte qui nous rappelle évidemment celui de l’année dernière. Solide sur son ossature française, l’équipe marnaise ne semble pas tirer profit des renforts apportés par Stankus, qui, s’il apporte énormément défensivement a du mal à trouver la mire et Ledoux, trop solide défensivement et gourmand offensivement... Si l’accession directe en proB ne semble plus d’actualité compte tenu du retard pris sur les formations de tête, il ne faut pas oublier que la nouvelle formule de la N1 permettra de passer par une phase de playoffs pour espérer monter. Une bonne nouvelle pour cette équipe qui a le potentiel pour retrouver la première division professionnelle.
La situation des rémois est sensiblement la même que celle de Blois. Renforcés par Lorenzo Orr, de retour après un an passé à Autun, les blésois ont bien mal débuté, enchainant 3 défaites après un succès sans gloire face aux pensionnaires du centre fédéral. Les hommes de Nicolas Faure se sont néanmoins bien repris depuis en parvenant rapidement à équilibrer leur bilan. On attend plus de cette équipe.
Autre déception du début de saison, Châlons. L’équipe coachée par Bertrand van Butsèle a pataugé avant de se reprendre. Pas aidés par un contexte difficile d’entrée, les partenaires de Gabe Kennedy ont failli se noyer. Une reprise tardive en raison de l’absence de 18eme équipe dans le championnat lors de la première journée a couté cher. Des défaites évitables et une victoire sans gloire face au CFBB laissait présager le pire. C’était sans compter sur la capacité de réaction et la faculté d’adaptation de leur coach. Les marnais restent en effet sur trois victoires, dont une face au leader Le Puy et comptent toujours un match à rattraper face à St Etienne. En cas de victoire, ils ne seraient qu’à deux points de la tête, chose inespérée aux vues des prestations plus que moyennes lors des 5 premières rencontres.
Justement, qu’en est-il de St Etienne... le grand feuilleton de l’été s’est plus ou moins réglé. Du moins ne pose-t-il plus de problèmes pour le moment, et les hommes de Fabien Romeyer jouent, ce qui est déjà une première victoire. Comme on pouvait s’y attendre, le manque d’automatismes entre les joueurs a compliqué les choses avec deux défaites d’entrée, mais l’arrivée d’Andre Harris, excellent joueur du championnat israélien la saison dernière, le retour de Gunarsson et un peu plus de vécu collectif ont redonné des couleurs à l’équipe. Il faudra d’ailleurs se méfier de leur retour car les trois matches en retard seront rattrapés avec une vraie équipe, qui, sur le papier semble bien au dessus du lot. Un vrai casse tête donc pour toutes les équipe qui peuvent prétendre à une montée à l’échelon supérieur car il y a tout à parier que ces hommes se qualifieront au moins pour les playoffs, avec, qui plus est, d’excellentes chances de bien y figurer.
Ceux pour qui la saison est (déjà) longue...
Dans les bas fonds du classement, on retrouve, presque traditionnellement devrait-on dire, le centre fédéral. Les jeunes pousses ont tout de même fait mieux que l’an dernier où, on se souvient, ils avaient encaissé dix défaites consécutives en début de championnat car ils ont déjà remporté un match cette saison. L’autre équipe que l’on attendait à ce faible niveau, c’est Longwy. Repêché au dernier moment, les mosellans souffrent à chaque match mais pourraient souffler quelque peu avec le retour de Marsh dans leur effectif, lui qui avait fait souffrir tant de défenses il y a deux ans. Le maintient ressemblerait tout de même au plus bel exploit de l’année...