Photo : Austin Nichols par Sébastien Meunier
Ça ne rigolera pas autant tous les jours…mais tout de même, une équipe capable d’inscrire 75% de ses tirs à 3pts peut voyager loin. Alain Weisz aura su pianoter sur son banc et utiliser successivement le joueur le plus chaud du moment.
Le début de match confirme l’avis de tous les observateurs. Nancy va insister le plus possible à l’intérieur et Strasbourg souffrir un maximum, avec Jérémy Leloup en poste 4 et David Andersen au poste 5. On a déjà vu plus robuste, dur et athlétique comme raquette. Mais comme il faut bien faire avec…
Longtemps menée, la SIG passait devant pour la première fois à 28-27, remontant un handicap initial trainé comme un boulet, la faute aux rebonds offensifs moissonnés par Randal Falker et Florent Pietrus. Du classique, annoncé, le match allait être facile pour Nancy et les journalistes pouvaient déjà préparer leur papier. Bien sûr, ça n’allait pas se dérouler ainsi. Par la grâce de Jeremy Leloup, auteur de son meilleur match de la saison,(26 pts) Strasbourg passait donc devant, annonçant ainsi le début d’un chassé-croisé qui allait durer 25 minutes. Oublié le 0/4 initial, les joueurs du 67 alignaient un 7/9 derrière la ligne (6 joueurs strasbourgeois avaient inscrit au moins 1 tir longue distance à la mi-temps). Alors pourquoi ? Parce que le passing game alsacien perturbait les joueurs de Weisz, pas assez agressifs en défense, et incapables de servir Randall Falker en attaque, lequel avait pourtant soit Andersen soit Leloup comme vis à vis.
Rien de rédhibitoire à mi-parcours (45-41) mais un schéma de match convenant mieux à Strasbourg qu’à une équipe nancéenne dont l’intérêt était plutôt de poser le jeu. « Falker doit toucher la balle à chaque attaque placée » criait George Eddy sur Canal+. Il allait être entendu, la 2e mi-temps reprenant sur des bases plus cohérentes (plus grosse défense, attaque placée pour Nancy), Nichols répondant à Campbell. Ce dernier tenait Strasbourg dans une période plus difficile pour les siens. On se dit alors qu’en serrant les dents, ils allaient le faire et que Nancy n’avait pas joué le coup à fond. Il ne restait que 10 minutes à jouer, et les 2 équipes étaient toujours au coude à coude (63-63).
C’est le moment choisi par Clevin Hannah, peu performant jusqu’à alors (4 tirs à 3pts à seconde période) pour se réveiller et montrer qu’en bon américain, il ne doute jamais vraiment. Engueulé par son coach, devancé par Sene dans la rotation en seconde période, le 2e au classement du MVP de ProB enchainait les paniers au relais de Marcus Banks, de son côté plutôt efficace en début de match. Un énorme atout pour le SLUC, de disposer de 2 meneurs US de haut niveau, même si on les a rarement vu évoluer à leur top en même temps. Avec Paul Harris qui se remettait à chauffer, l’affaire allait vite se compliquer pour Strasbourg, contraint d’évoluer un temps sans aucun intérieur. L’échéance avait été retardée mais allait se payer… à 3pts. Banks, par un 3pts assassin, puis un drive supersonique qu’on aurait jamais imaginé il y a 2 mois vu sa forme du moment, poignardait Strasbourg (87-89) à et enlevait un match de très haut niveau. Les exploits individuels de l’ancien NBAer auront également eu le mérite de maintenir les débats sur un plan sportif, l’arbitrage parfait pendant 39 min ayant manqué de décider lui-même du sort de la partie. Un dernier tir manqué de Thornton, un rebond énorme de Falker, et le buzzer retentissait au Rhénus.
Aussi intense et passionnant que la partie de la veille, le match 1 de SIG/SLUC confirme que les play-offs de cette saison sont partis pour être un cru de très bonne facture. Strasbourg devra réagir et se présentera avec une arme supplémentaire, avec la qualification attendue d’Anosike, dont on attend avec impatience de mesurer l’influence.