Photo : Randal Falker
Les 4 rebonds offensifs pris par Nancy dans les premières minutes auront donné le ton du match. Cette catégorie statistique, dont le total atteindra le chiffre énorme de 16, est la clé de la série. Challengée à ce point sous son propre cercle, la SIG ne peut pas s’en sortir ainsi. Surtout en shootant à 2/21 à 3pts, parfois en étant complètement ouvert.
On se dit qu’il manque quelque chose à cette équipe strasbourgeoise en attaque, manquant d’un scoreur fiable sur les postes arrières. La traditionnelle limite d’un effectif homogène sans une tête qui dépasse…
Tout avait bien commencé pour Strasbourg, avec un 0-4 initial et des points de Diot ou Andersen. Mais les alsaciens profitaient en fait des balles perdues du SLUC, parallèlement maladroit de loin et par la faute d’un Marcus Banks à ce moment pas bien inspiré. Mais on va en reparler…
Lentement le SLUC revient, et se positionne en tête. Pas avec un écart énorme, mais suffisant. Les rebonds offensifs s’enchainent, la pression défensive monte (Toupane se retrouve plusieurs fois à devoir se débrouiller seul en fin de possession, ce qui n’est pas bon signe) et on commence à sentir les prémices de la domination de Randall Falker dans la raquette. Effacé (4.2pts) dans ces play-offs, le MVP étranger de la saison allait monter spectaculairement en puissance dans la partie. Sa domination sur OD Anosike fut nette et impressionnante. L’américain au rasta aura dégouté tous ses vis à vis (13pts 10 rebds 5 contres). Le symbole d’une défense nancéenne bien décidée, après les 51 pts inscrits jeudi, à rendre la monnaie de sa pièce à la SIG.
L’écart à la mi-temps (29-26) est certes faible, mais la différence entre les 2 équipes est partiellement masquée par les lancers francs obtenus par Leloup au buzzer de la mi-temps (faute sur un tir à 3pts plus faute technique Alain Weisz).
Incapable d’imposer quoi que ce soit en attaque, Strasbourg ne faisait pas mieux au 3e quart temps. Falker recevait le renfort de Florent Pietrus, moins en évidence statistiquement mais comme d’habitude auteur d’un impressionnant travail de l’ombre. Un abattage qui serait encore plus respectable sans ce besoin systématique de chambrer son adversaire, de parler aux arbitres ou de mettre un petit coup destiné à énerver son adversaire.
Le 3e quart n’apporte aucun élément supplémentaire. Au contraire, la maladresse quasi caricaturale des 2 équipes se poursuit, jusqu’à atteindre un magnifique 0/22 cumulé pour les 2 formations. C’est logiquement Nichols qui débloque le compteur global. L’élégant ailier américain, jamais aussi efficace que lorsqu’il n’a pas tout le poids du scoring sur les épaules, monte alors sérieusement en température, inscrivant 78pts en 1 minute. Pourtant, rien de rédhibitoire. Campbell puis Leloup trompent le mauvais sort pour remettre les 2 équipes dos à dos, 44-44 (32e).
Ce sera la dernière égalité. Si Falker règne en défense, Banks est son parfait pendant offensif. Aucun joueur strasbourgeois ne peut contenir la puissance du massif meneur US, qui finira meilleur marqueur de la partie. Auteur de plusieurs paniers en fin de match, il est l’instigateur, avec Harris, du coup de rein lorrain qui fera la différence, pour de bon. L’écart enfle (60-51, 33e), atteint les 10pts. Privée d’Antoine Diot (entorse) depuis 10 bonnes minutes, Collet n’a que Lacombe pour riposter. David Andersen, efficace au poste 5 en début de match, doute et finira par refuser plusieurs tirs. Collet l’a d’ailleurs bien compris. 2 min avant la fin, il met son 5 sur le banc. Il reste 2 jours pour trouver des solutions offensives et soigner Antoine Diot, avant de revenir dans l’antre de Gentilly dès lundi.