Photo : Jeremy Hazell (crédit : FIBA/Elio Castoria)
C’est le souci du format de l’événement. Dès lors que l’équipe organisatrice s’incline, la ferveur et l’ambiance autour du F4 sont rapidement en péril. S’il y a quelques centaines de supporters italiens qui ont fait le déplacement, il sera difficile de compter sur les micro-colonies allemande ou russe pour enflammer la salle.
C’est aujourd’hui que le Colisée vivait son grand jour, et il a été à la hauteur, tout habillé de blanc. Heureusement peu gêné par le volume sonore délirant de la musique et du micro du speaker - une fâcheuse tendance à la hausse dans les salles de basket - le public a proposé une ambiance digne de l’enjeu du jour. Encore qu’on puisse s’interroger au sujet des rangées de sièges n’ayant pas récupéré leur propriétaire alors que le 3e QT avait démarré depuis belle lurette, le jour d’une demi-finale de coupe d’Europe à domicile. La présence des Zalgiris Dancers dans les coursives, peut-être…
Les joueurs eux, n’ont pas été à la hauteur de l’événement, dixit leur coach qui « sait très bien pourquoi l’équipe a perdu, mais gardera la raison pour lui ». Enfin pas toujours. Etonnamment peu concernés en défense à l’entame, les chalonnais concèdent 31 points dans les 10 premières minutes, parfois sur des lay-ups d’entraînement. La dissuasion intérieure est aux abonnés absents,les aides inexistantes, et il n’en fallait pas plus pour faire briller l’ancien de la maison, Brandon Davies (17pts 5rebds). Les hommes de Choulet n’avaient toujours pas commis la moindre faute en 7 min, et ne doivent le fait d’être restés dans le match qu’au poignet de Kalinoski, efficace à 3Pts. Les autres points forts supposés de l’Elan ? Muets, comme Hazel (1/12 à 3pts au final !) ou Booker, brouillon sous le cercle. Bilan, ils sont largués de 8pts après 10 petites minutes (31-23).
Pourtant, le pivot des bourguignons aura ses temps-forts dans ce match. Dans une configuration à 2 pivots lancée par Choulet, l’Elan grignote et utilise sa double lame dans la peinture. Auteur d’une excellente entrée, Lessort pèse et permet également à son alter ego de mieux s’exprimer. Ce sera LE moment de Chalon, qui passe devant par un and-1 de David Michineau (37-36) et entame 3 min de folie furieuse. L’écart monte jusqu’à +13 sur des tirs à 3pts de John Roberson (d’abord adroit puis à coté de la plaque avec un 4/15 final). Le public est en transe, Varese n’a plus de temps-morts pour couper le rythme. Bref, il faut enfoncer le clou une fois pour toutes. Mais incapable de tenir le score, Chalon gâche tout et dilapide son avance. A la pause, sur des 3pts de Kukskis (5/8 au total), les transalpins soufflent dans le cou des chalonnais, 53-48).
Un air de déjà vu pour la reprise avec un 10-0 initial pour Varese, pour former un magnifique 20-2 à cheval sur la pause de la mi-temps. Absent, une nouvelle fois, pour démarrer une période,Chalon sombre et clairement, le match s’est probablement joué là. Car évidemment, Chalon parvient à se rebiffer, mais s’enchainent alors un festival incroyable d’occasions manquées sous le cercle (Booker, Roberson) et de décisions arbitrales de plus en plus frustrantes. Si JD Choulet a clairement expliqué à la presse que son analyse de la défaite n’incluait aucunement la prestation des « refs », ces derniers auraient pu accorder l’un ou l’autre coup de sifflet à Devin Booker.
Jamais largués, mais jamais vraiment en position de « remontada », Evtimov and co perdent définitivement espoir dans le 4e. Le collectif n’y est plus, les shoots à 3Pts peu inspirés se succèdent, et Varese, au jeu nettement plus abouti collectivement, prend finalement logiquement le large (78-64). Et l’ancien grand d’Italie refermera définitivement le couvercle sur le match avec un énième 3pts de Kukskis.
Grand favori de la finale, surtout au vu du niveau moyen affiché dans l’autre demi entre Krasnoyarsk et Francfort, Varese tient une belle occasion de retrouver le plaisir de gagner un trophée. Celle que n’aurons pas saisi des chalonnais comme toujours souvent emballants par moments, mais avec des lacunes rédhibitoires, aperçues parfois en ProA, pour atteindre la dernière marche.