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Pro A : Antoine Eïto, de Cognac à l’ASVEL

mercredi 7 juin 2006, par DS

C’est désormais signé. Après une première saison remarquée en N2 avec Cognac, Antoine Eïto "brûle" une étape de plus, direction l’ASVEL.

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Antoine Eïto
Photo : Henry-Jean Barthélémy

Issu du pôle espoir régional de Poitiers qu’il fréquente lors de ses 2 années minimes, et sur conseil de G. Pestel le CTS qui l’entraîne alors, il intègre l’équipe cadet championnat de France de Rupella. La première année sous la houlette de K. Chiheb se soldera par une saison pleine et une accession à la 1ere division cadet pour 04/05. Il intègre alors le groupe N2 à l’entraînement, ne foulant le parquet en compétition avec les séniors qu’une petite poignée de minutes.

"Des -21, on en trouve à la pelle"

Le CBB, club d’origine d’Antoine où son père a connu la Pro B, le contacte tout naturellement en fin de saison. En effet, Cyril Marboutin, favorablement impressionné par les qualités du joueur, est prêt à lui proposer un vrai rôle de 2e meneur en NM2 dès la saison à venir. Partir de Cognac pour y revenir : la boucle est bouclée.

Concours de circonstances, conjugué aux blessures, il se retrouve très vite en première ligne, à assumer la mène du haut de ses 17 ans. Mis en confiance par le staff et ses coéquipiers, il n’hésite pas à signer quelques cartons franchissant plusieurs fois la barre des 20 points. Il en profite pour se rappeler au bon souvenir de La Rochelle (23 points) lors du derby, sous les yeux de ses anciens dirigeants.

Et au fil de la saison, on se rend vite compte que Cognac ne sera qu’une étape. Le contact avec l’ASVEL se fait, et un essai suivra rapidement. Le staff Lyonnais, intéressé, donne suite... Et la suite est maintenant officielle. Cette belle histoire, peut-être début d’une belle carrière, est en tout cas la preuve que les -21 ans peuvent et savent jouer. Si l’on se donne la peine, bien sûr, de leur donner un rôle comme l’a fait C. Marboutin avec Eïto.

Quelles sont tes premières impressions, quelques heures après la signature ?

Globalement très positif, c’est une opportunité à saisir pour continuer à progresser. Cela dit, il y a de la route à faire en terme de travail, je vais donc essayer de rester concentré et de ne pas me laisser "éblouir" par le contexte.

Résume nous le projet de l’ASVEL sur la (et ta) formation...

Ils ont actuellement une politique de 8+4 : 8 joueurs pros forts, auxquels ils souhaitent associer 4 jeunes en développement. Ils ont une logique d’investissement global, qui ne se résume pas au basket : il y a la formation sportive, c’est sur, mais pas seulement. L’objectif pour moi, c’est d’être tout le temps dans les 12, et je ferais le maximum pour y arriver.
L’ASVEL veut rester sur une base d’équipe à connotation Française, et si tu prends l’exemple de Sangaré, tu vois qu’ils sont motivés par la formation et le développement des jeunes. Dans mon cas, ce qui leur a plus, c’est mon profil technique sortant un peu des standards actuels... Je ne suis pas forcément axé que sur le drive, et j’ai su, au fil de mon parcours, développer un tir extérieur fiable par exemple.
Tout est fait pour que l’on n’ait plus que le basket à penser, ce qui finalement va bien avec le discours du club, porté sur l’avenir. Cependant, il ne faut pas oublier que les jeunes joueurs ont encore du travail à faire pour avancer.

Quelles sont les influences sur ton évolution en tant que joueur, étapes importantes ?

Les coaches, tu les as cités : Gwen Pestel, mon entraîneur au pôle tout d’abord. Karim Chiheb, que j’ai appelé dès que j’ai signé mon contrat, mon coach en cadets à Rupella pendant 2 ans, fort de sa rigueur légendaire. Enfin, Cyril Marboutin, à Cognac cette année, qui, contrairement à beaucoup de coaches de N2, a compris que les jeunes -Erwan Kérault et moi, dans le cas présent- pouvaient jouer un rôle à ce niveaux, et être plus que des cireurs de banc.
Je résumerai ça en 3 étapes : Mon départ de Poitiers, qui a débouché sur 2 saisons de cadet France, dont une en D1 comme premier meneur. Mon départ à Cognac ensuite, plus motivé que Rupella pour ma formation. Enfin, ma signature récente, avec tout ce qui s’en suit.

Cognac déterminant donc ?

Complètement ! Les circonstances ont fait que je me suis trouvé responsabilisé très vite dans la saison. J’ai signé quelques gros matches, même si le scoring n’est pas forcément une priorité à mon poste. J’ai également pu constater certains limites ou points à travailler comme ma qualité de passe.

(NB : Antoine, pour une 1ere saison de NM2 tournait à 11 pts et 3,5 passes/match. 14 Pts/match sur la phase retour)

Quelle est la place des -21 dans tes anciens clubs ?

A ce niveau, la comparaison avec Villeurbanne est impossible, ne serait-ce qu’en terme de structures. Peu de clubs essaient de vraiment donner leur chance aux jeunes en N2. Pourtant, dans la poule B, à Cognac et Mont-de-Marsan, par exemple, les -21 sont des joueurs à part entière. Dans certains autres clubs que j’ai croisés, c’est tout simplement secondaire.

Finalement, le seul regret pour tes anciens coéquipiers, c’est que l’ASVEL n’étant pas en Euroleague, tu ne seras pas disponible dans Euroleague Fantasy Challenge...

C’est vrai... Ca n’existe pas pour l’ULEB Cup, ni la FIBA Cup... Le Mans ayant battu l’Elan Béarnais, pas d’Euroleague pour l’Adecco ASVEL l’an prochain... Pour l’ULEB Cup, tout dépend si les Manceaux sont champions.