Pour la réussite complète de l’événément, la présence de la Benetton était requise en finale. Le kop local, déchainé en demi-finale n’avait que partiellement fait le déplacement et il restait de nombreuses places libres dans le Palaverde. Auteur d’un départ canon, Unics Kazan prend très vite 10 pts d’avance (14-4) en utilisant la taille et la technique de Maciej Lampe, maladroit en demi-finale mais dominant dans cette finale. Superbement servi plusieurs fois par Popovic (11 passes et 29 d’évaluation), le polonais alimente la marque pendant tout le premier quart temps, bien aidé par Kelly McCarty, aussi sobre qu’efficace pour débloquer la situation à 8m. Le quart temps se termine sur le score de 32-16, et la maîtrise des Russes à ce moment là laisse penser que ce sera vraiment très compliqué pour revenir.
D’autant que Seville manque alors de cartouches en attaque, proposant un jeu offensif trop stéréotypé autour de Kirksay ou Bullock. C’est le moment que choisi Urtasun pour sortir du banc. Le jeune espagnol, auteur au final de 15 pts, contribue à maintenir l’écart qui reste sensiblement équivalent à la pause (51-36).
Comme souvent, c’est le 3e quart qui va livrer la vérité du match. Joan Plaza, qui a récolté une faute technique en première mi-temps pour l’ensemble de son œuvre sur le week-end (un clinic de pleurnicheries et de mauvaise foi auprès du trio arbitral), ne se laisse pas abattre et met en place une presse tout-terrain qui produit immédiatement ses effets, et qui, outre une réduction rapide de l’écart (jusqu’à -9), redonne l’espoir à tout le camp andalou et aux 500 supporters qui avaient fait le déplacement.
Mais Terrell Lyday, très discret jusqu’ici, met le panier qu’il faut pour faire repasser l’écart au dessus des 10 pts. Épuisés par leur défense du 3e quart, les Andalous laissent continuer le show Popovic qui réussit une performance rare dans le cadre d’une finale (11 passes, et on ne sait pas si les statisticiens étaient italiens...). Le petit meneur croate, évidemment auteur comme d’habitude de 3pts assassins et de pénétrations supersoniques, possède toujours l’art de dégoûter son adversaire direct. Il aura nettement plus marqué les esprits que Dontaye Draper, pourtant fraichement auréolé de son titre de MVP de l’Eurocup. Popovic est donc celui du Final Four, quand McCarty, Lampe ou Lyday auraient également pu être choisis.
Sauf refonte de dernière minute, la Russie présentera donc 3 équipes au tour principal de l’Euroligue 2011/2012. Mais on parierait bien que c’est plutôt la coupe qui a fait plaisir à Coach Pashutin et ses joueurs, plutôt que le ticket pour la compétition reine. En effet, ces derniers pourraient bien avoir doublement le droit de la disputer, puisqu’ils sont leaders de la Superleague russe. On ne sait pas si l’Euroleague exaucera le souhait de Joan Plaza, qui souhaitait que le finaliste soit directement requalifié pour l’édition suivante, ce afin de « pouvoir construire sur le long terme ». Et comment dit-on marmotte en espagnol ?