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NBA Europe Live ’10 : "Champion du monde", le Barça ?

jeudi 7 octobre 2010, par Aurélien Hipp

Vainqueur 92-88 de Lakers en rodage dans un match qui était plus qu’une exhibition de pré-saison, le Barça s’offre un succès de prestige pour la conclusion du NBA Europe Live 2010. Un final en apothéose dans une salle magnifique et pleine, qui opposait certes deux équipes aux degrés de préparation divers mais qui aura tenu toutes ses promesses. Quelque part "champion du monde des clubs", puisqu’il y a un vide sportif sur le sujet, le Barça aurait évidemment du mal à battre les Lakers au moins de juin. Mais peut-être qu’un jour, ce match comptera vraiment...

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Pete Mickeal

Perché au sommet de la colline de Montjuic, dans le village olympique, le Palau Sant Jordi se mérite ! Le funiculaire adoucit certes la peine (la moitié du trajet) mais nombreux étaient les fans vêtus de maillots du Barça, des Lakers, ou les journalistes munis de leurs ordinateurs portable qui arpentaient ces routes parfois utilisées pour des contre-la-montre en cote de cyclisme.

Il fallait bien quelques efforts pour assister à l’officieux championnat du monde des clubs, entre le champion NBA et le champion d’Europe en titre. Officieux car d’une part ce terme a été à peine mentionné, mais aussi et surtout car les états de formes sont loin d’être identiques, entre un Barça déjà bourreau d’une équipe de bas de tableau en ACB pour la 1ere journée et des Lakers aux prémices de leur préparation. Mails cela reste amusant d’envisager cette opposition ainsi.

On ne nous avait donc pas menti. Kobe, obligé de jouer au moins quelques minutes pour les raisons politico-commerciales (et quelque part bien naturelles) que l’on imagine, a quasiment tout shooté trop long mais aura eu l’intelligence de jouer pour les autres. Bien que son temps de jeu final (25 minutes) soit une agréable surprise, KB24 sur le banc, c’est évidemment une bonne partie de la créativité jaune et violette qui disparaît. Odom lui aura joué plus que prévu mais a clairement coupé après la victoire au championnat du monde turc. Avec un bon nombre de ballons à bonifier en fin de possession, il n’aura pas été aidé par des partenaires heureusement aux noms plus familiers que certains joueurs des Wolves ou des Knicks pour qui n’est pas un expert des matches NBA de milieu de saison, ou de matches sur Playstation. Quoiqu’avec les absences conjuguées de Luke Walton et Andrey Bynum, et l’autorisation saugrenue d’aligner 15 joueurs sur la feuille (il paraît que c’est à ça que sert la pré-saison ;)), forcément, comme dirait notre ancien sélectionneur de soccer, il fallait quelque peu « racler les fonds de tiroir ». Mais rien de grave, et surtout rien à voir avec les arnaques aux spectateurs parfois proposées dans certains matches NBA de présaison.

Cela dit, il ne s’agit pas non plus de faire la fine bouche devant l’exceptionnelle affiche proposée ici dans la (trop ?) grande salle olympique de Sant Jordi, celle qui pour toujours restera celle des explois de la Dream Team 92. Un jour peut-être, ce championnat du monde des clubs aura lieu au mois de juin mais pour l’heure, il faut faire avec ce match hybride, entre exhibition et vrai confrontation de styles, avec des règles NBA mais tout de même un sifflet d’Euroleague sur le terrain. C’était un vrai beau match, et quoiqu’on en dise, engagé pour une suprématie toute symbolique.-

A ce propos, si un joueur possède bien cette double-casquette, est imprégné des deux cultures, c’est bien Pau Gasol, de retour au pays et ovationné par les siens. Encore que l’applaudimètre semble avoir couronné, ô surprise, Kobe Bryant roi de la soirée. Bref , dans ces condition,s, Pau se sent chez lui et prend tous les shoots (à bon escient, il en rentrera 5 sur 10 tentatives dans le 1er quart). Forcément, Navarro fait de même et le score reste serré pendant toute la première mi-temps conclue sur la plus faible avance possible pour le Barça, plutôt légèrement à la traine depuis le départ mais bien revenu grâce un Navarro un poil remonté à cause de l’arbitrage, il est vrai plutôt tatillon au sujet de Jean-Charles Navarre.

Victime d’un 4-16 (de 45-44 à 49-60) à la reprise grâce notamment à Kobe qui enfin à trouvé la mire et enquille en sus quelques lancers, les Barcelonais s’en remettent à Terrence Morris, qui 3x de suite fait mouche à 3pts en tête de raquette. On rappellera qu’il y a 50cm de plus sur ce match pour tirer à 3pts par rapport aux 50 cm déjà ajoutés. Ce qui ne saurait justifier les 3 airballs de Ricky Rubio complètement ouvert. Morris est donc l’artisan majeur, avec le concours de Roger Grimau, d’un 14-4 pour les Blaugrana qui relancent la partie. Au temps mort pris par Phil Jackson, il reste 1.45 à jouer dans le 3e et les Lakers ne mènent plus que d’un petit point (63-64).

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Pau Gasol

Encore devant d’un souffle (70-68) à l’entame du dernier quart-temps, LA reste 4 min 30 sans marquer et finit par s’embourber dans la défense d’un Barça qui a monté d’un cran à tous les niveaux (intensité, public). Morris puis Mickeal crucifient le champion NBA une nouvelle fois en tête de raquette( une zone qui aura couté des points ) à Phil Jackson. Kobe est là pour finir le match, mais oublie le chrono (violation 24), envoie une passe pour Artest dans les tribunes et shoote, trop long encore, le tir de l’égalisation à 86-86 en toute fin de partie.

Si la tentation de la symbolique Navarro (revanche par rapport à la NBA, enfant du pays), qui aura beaucoup beaucoup shooté, est forte, il convient, pour le titre de MVP de la partie, d’au moins lui associer Pete Mickeal, auteur d’un immense match (26 pts 13rebds 7 passes) qui devrait lui donner des idées à l’avenir.
Ravi, le public barcelonais peut se délecter de ce succès d’un énorme prestige face à cette institution américaine. De quoi emporter dans son élan un basket européen somme toute fessé par ce team USA « B » au championnat du monde turc.

La NBA peut toutefois se satisfaire du nouveau succès de sa tournée finie en apothéose chez le champion d’Europe . Les matches mi-figue mi-raison de Milan, Londres et Paris n’auront pas fait d’ombre à cette soirée barcelonaise, porteuse d’un match qui aura tenu toutes ses promesses. En attendant, on y revient, que cette idée de confrontation officielle, et surtout, régulière, fasse son chemin.