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NBA Europe Games’14 : Incroyable surprise à Berlin !

jeudi 9 octobre 2014, par Aurélien Hipp

Ce n’était certes qu’un match amical, qui plus est entre 2 équipes aux antipodes au niveau de leur préparation respective mais aussi...de leur niveau supposé. Et il est au final plutôt rare qu’une équipe européenne s’impose dans ces confrontations intercontinentales, même si plusieurs ont plus que bien résisté. "Ils ont écrit l’histoire" titre ce soir le site de l’ALBA Berlin, qui a fini par vaincre les Spurs de San Antonio sur un tir acrobatique au buzzer de Jamel McLean, 94 à 93.

Après un passage par Lyon et Paris en 2006, c’est Berlin que les Spurs ont choisi en 2014 pour les matches désormais traditionnels de pré-saison en Europe. Ou plutôt, que la NBA a choisi pour eux. Une destination pratique pour le président de l’ASVEL, Tony Parker, qui a pu se rendre en France voir ses employés, staff comme joueurs, auteur d ‘un bon début de saison.

Si l’Euroleague a probablement encore en travers de la gorge son passage à Londres, la NBA ne peut que se réjouir de l’étape allemande. Dans les 2 villes, les salles portent le même nom ou presque, mais la version berlinoise était pleine à craquer (jouer contre le club local aide un peu). Les fans des « Albatros » étaient venus en nombre, mais ravis également de voir le champion en titre, version NBA.

Ce dernier ne se moquait pas de son hôte, alignant au coup d’envoi la grosse armada (Parker-Green-Leonard-Diaw-Duncan), bien que le match ait lieu une petite semaine après la reprise officielle du training camp.

Tout juste honoré du titre de joueur FIBA…2013 (il était temps de remettre le prix), Tony Parker, après son été de repos, semble déjà particulièrement chaud avec 15pts à la mi-temps, 28 au final. C’est d’ailleurs lui qui mettra les Spurs sur les bons rails (6-10 puis 6-22, avantage maximum) avant que tout se gâte…

« J’ai compris que le match serait sérieux quand j’ai vu Obradovic s’énerver dès la toute première possession. Et puis…il est serbe ! » dira Pop en conférence de presse. En effet, si c’est le 5 type qui avait démarré, l’escouade des réservistes allait bien vite dilapider l’avance de 16pts enregistré au bout de 3 min. Tant mieux, à la limite. La NBA aimant soigner ses hôtes, il aurait été fâcheux que l’Alba reparte avec une valise.

Comme toute équipe allemande actuellement, l’équipe locale est constituée d’une palanquée d’américains et forme un ensemble homogène. Et après 5 min, la formation du Brandebourg décide de se battre. C’est avec 8 petits points de retard que l’Alba atteint le buzzer du 1er quart.

Démarre ensuite un vrai match, avec un suspense entretenu par le sentiment que quelque chose est possible côté allemand, et une certaine rotation mise en place par Popovich (encore que Parker aura joué 34 minutes pour 28 pts et 3 passes, quand Boris aura lieu évolué 30 min pour une partition plus discrète avec 7 pts et 3 passes)

Berlin passe devant pour la première fois à 44-43, mais reprendra vite un petit éclat pour compter 7pts de retard à la pause. On se dit alors qu’il est peu envisageable que les Surs perdent, que peut-être que le Real ferait quelque chose mais San Antonio ne peut pas perdre ici.

Et pourtant…à force de rebonds offensifs (Radosevic, McLean), l’Alba se donnait la possibilité de disputer le match. A noter par ailleurs que Tony Parker jouait en face à face direct avec un joueur qu’il a lui–même …recruté, en la personne de Clifford Hammonds, vu récemment avec l’ASVEL. Avec 15pts et 4 passes, il se sera rappelé au bon souvenir de TP9.

Un journaliste allemand se sera risqué en conférence de presse à demander à Manu Ginobili s’il avait apprécié un joueur berlinois en particulier. Si l’argentin s’en est logiquement sorti par une pirouette, en mettant en avant le collectif allemand, il convient tout de même de mettre en avant la performance de deux d’entre eux. C’est un shoot énorme de Reggie Redding (12pts 5 passes) qui a entretenu l’ultime espoir de l’Alba. Cela en valait la peine, car en effet, l’Alba a gagné. C’est Jamel McLean alors qu’il ne restait qu’une poignée de dixièmes à jouer, qui donnera finalement le match à l’ALBA Berlin, d’un tir en pleine course avec la planche (94-93 !). De quoi faire regretter à Tony Parker d’avoir manqué ses deux seuls lancers du match (11/13), 1 seul aurait donné probablement la victoire, tout du moins la prolongation aux texans.

Si le scénario s’est déjà produit (le Barça avait notamment battu les Lakers au Palau Sant Jordi), cette victoire de l’ALBA aura une résonance particulière, par la nature de l’adversaire (les Spurs, champion en titre), par son niveau propre (l’ALBA est une bonne équipe mais loin d’être un ténor). C’est un coach Obradovic radieux qui se présentera devant les journalistes. "Je pense mettre ce fait d’armes sur mon CV..." dira-t-il en riant. Peu importe à ce moment que les Spurs n’avaient que 10 entrainements dans les jambes, l’ALBA a réussi un vrai exploit et voyagera encore tout euphorique dès demain vers Bonn.