Il a fallu 7 rencontres pour venir à bout des coriaces Pistons de Détroit, champions sortants !
Le fait d’évoluer à domicile constituait un avantage certain car il était difficile d’envisager, pour les Spurs, une seconde déconvenue at home en moins d’une semaine d’autant plus que le glas de la défaite sonne rarement pour eux dans l’atmosphère surchauffée du Texas !
Les Pistons ont fait jeu égal pendant les trois premiers quarts temps (-2 / +3 / -1 ) et ils ont, comme à leur habitude, mal géré le money time et sombré dans le dernier quart temps ( -7 ) pour finir à 81 - 74.
Si Duncan et Ginobili ont tenu la baraque, Parker, fatigué et surveillé par Chauncey Billups, a été moins saignant suppléé encore une fois par la révélation des plays offs : l’ancien Laker, Roberto Horry qui a inscrit 15 points avec 2/4 à trois points et 5 LF sur 6, 5 rebonds, 1 interception, 1 contre, 1 balle perdue et 1 passe décisive.
Côté Pistons, comme à l’accoutumée, 5 joueurs ont inscrit au moins 10 points, la palme revenant à Hamilton qui a joué néanmoins un ton au-dessous. Ben Wallace s’est montré solide au rebond et Billups a alimenté ses attaquants avec 8 passes décisives. Mc Dyess, homme du banc, a été précieux avec 7 rebonds et 10 points au compteur. La faille du jour pour les Pistons a été l’efficacité à 3 points : tout le monde s’y est mis ( Prince, R. Wallace, Billups, Hamilton ) avec un maigrelet 2/14 alors que les Spurs, eux, ont enfilé 7/11 triplés.
Les résultats de la finale ont été les suivants :
84-69 / 97-76 / 79-96 / 71-102 / 96-95 / 86-95 / 81-74 : 4 victoires pour les Spurs dont 3 à domicile et une à l’extérieur ; 3 victoires pour les Pistons dont 2 à domicile et une à l’extérieur. Paradoxalement, les
Pistons ont inscrit plus de points que les Spurs : 607 contre 594 !
Que dire du nouveau champion, sinon qu’il mérite sa victoire même s’il n’a pas été le meilleur en saison régulière, loin s’en faut : 59 victoires pour 23 défaites en saison régulière : à l’aise à domicile (38 victoires et 3 défaites ), les Spurs se sont montrés fragiles loin
de leurs bases ( 21 victoires et 20 défaites ) : 18° attaque, 12° défense : il n’ y avait pas de quoi pavoiser...
En plays offs et jusqu’à la finale : 7 victoires dont 5 à San Antonio et 4 défaites dont 3 à l’extérieur. Par ailleurs, il s’agit d’une des équipes les plus cosmopolites de la NBA : 5 étrangers sur 14 joueurs aux styles différents dont 2 Slovènes, 1 des Iles Vierges, 1 Argentin et 1 Français. Sur le plan de la taille, rien d’exceptionnel : moyenne à 200 cm ; 2 joueurs de 210 cm et 5 joueurs à 206 cm et plus. Au physique, une
moyenne pondérale de 104 kg et un âge moyen de 29 ans avec 6 basketteurs de plus de 30 ans et même 4 au-dessus de 34 ans !
Dans le classement en fonction de l’efficacité (efficiency ), on ne trouve que 2 joueurs de San Antonio dans les 50 premiers : Duncan ( 6° avec une notation de 26.22 ) et Ginobili ( 14° avec une notation de
21.65 )
Qu’est ce qui fait gagner les Spurs ?
Un bon coach, ancien entraîneur de l’Academy Air Force, autoritaire, ordonné : Gregg Popovich est né le 24 novembre 1948 à East Chicago dans l’Indiana. Il a été l’assistant de Larry Brown alors coach des Spurs qu’il a remplacé en 1996/1997. Il gagne le championnat NBA en 1999, 2003
et 2005. Il est élu coach de l’année 2003.
Un trio de joueurs aux qualités différentes et complémentaires : Duncan le métronome au jeu un peu automatique mais complet (efficacité, rebonds, passes), Ginobili à la grinta sud-américaine qui l’entraîne dans des assauts rageurs entre les défenseurs adverses pour marquer de près ou dunker sur la tête de joueurs qui lui rendent une kyrielle de cm et notre Tony Parker, passeur décisif, rapide et adroit.
L’expérience des grands rendez vous, liée à un âge moyen assez élevé et à la conquête de deux titres à 4 ans d’intervalle sous l’ère David Robinson qui formait avec Duncan les Twin Towers...
Une organisation de jeu rigoureuse et ordonnée destinée à mettre un tireur en position favorable avec de grandes chances de succès, en utilisant la patience et le temps ou la vitesse.
Pour les futures campagnes, les Spurs ont besoin de se renforcer avec un ou deux joueurs de grande taille pour aider Duncan, et un meneur qui permette à Tony de souffler : peut être le slovène Udrih sera-t-il
celui-là ?
D’autres équipes méritaient sans doute aussi de gagner le titre 2004/2005 : Phoenix, Miami, Dallas et Détroit bien sûr : la victoire a finalement souri à l’équipe qui a su gérer mieux que les autres la pression, le stress, la fatigue et qui a su user ses adversaires. 2° titre pour notre Tony à 23 ans : chapeau !