C’est le Pana qui commence le plus fort, grâce à Stratos Perperoglou auteur de 2 paniers faciles sur contre-attaque pour placer les siens dans les meilleures dispositions . Son meilleur allié dans cette tâche sera Nikola Pekovic, toujours aussi déroutant dans ses fondamentaux au ras du sol, qui avec ses 4 points consécutifs offre déjà un avantage de 7pts (2-9) aux verts , d’ailleurs clairement une des équipes les plus en forme sur la lancée du top 16.
Mais cette seconde demi-finale ne saurait être un spectacle inférieur au splendide Barça-Moscou qui a ouvert le bal de l’édition berlinoise. Olympiacos entame ainsi sa lente remontée, tout d’abord en provoquant la sortie de Pekovic, rappelé de façon surprenante par Obradovic, puis en s’appuyant sur un Vujcic plus à l’aise face à Batiste. C’est Lynn Greer, dont on se souvient qu’il avait à lui seul désossé le MSB à Antarès, qui sort ensuite de sa boite pour planter 5pts consécutifs. Comme ses coéquipiers haussent leur niveau de jeu de défensif en parallèle, le Pana peine pour trouver Pekovic aussi facilement qu’en début de match. (18-22). Spanoulis redonnera un peu d’air au peuple vert avec 7pts consécutifs (11pts à la fin du premier quart pour lui) donc un 3pts au buzzer du quart-temps qui clôt 10 premières minutes étonnamment offensives (21-27 pour le pana).
Le début du deuxième quart confirme la montée en puissance de Pekovic, dont le travail de sape continue de plus belle (6pts, pour porter son total à 13), conduisant Yannakis à prendre son premier temps-mort, ni Bourousis ni Vujcic ne trouvant la parade contre le cube monténégrin du Pana (28-35, 14e).Plutôt que de lutter avec les mêmes armes, Yannakis choisit l’option de la cavalerie légère avec Papaloukas, qui parvient régulièrement à driver à gauche pour scorer, ou Lynn Greer qui fait mouche à 7m . 2 mlin plus tard, le Pirée est de nouveau dans les clous (39-39), profitant des échecs du Pana à 3pts (1 seul tir réussi, sur 6 tentatives, certaines très ouvertes). Autant dire que rien n’est joué, et le score à la mi-temps (43-41 pour le pana) révèle bien l’incertitude d’une partie qui n’a pas encore livré toutes ses conclusions.
L’intensité monte ensuite encore d’un cran dans les tribunes comme sur le terrain. Si les joueurs doivent y être habitués, bon nombre de personnes présentes dans la salle doivent vivre l’expérience de suivre un match où les 2/3 du public chantent sans jamais s’arrêter depuis le début de l’échauffement.
Le troisième quart-temps annonce une fin de match haletante, car l’écart après 30 minutes n’est toujours que de 3pts en faveur du Pana (63-66). Une sacrée bonne nouvelle pour les hommes d’Obradovic, menés quelques instants auparavant de 6 points grâce au retour du génie de Papaloukas, auteur de plusieurs passes géniales chichement récompensées par le statisticien de l’Euroligue. Mais si le Pana est devant, c’est qu’un autre génie a également fait parler de lui. Sarunas Jasikevicius, auteur de 6pts et 2 passes dans les 3 dernières minutes du quart-temps, enchante son public qu’il gratifie d’un regard et d’un poing rageurs. Il ponctue son chef d’œuvre par un alley-hoop pour Batiste, qui répond à celui envoyé par Papaloukas sur l’action précédente.’Si seulement tout n’était pas à refaire à cause d’un 3pts de Bourousis, oublié sur l’aile...
Batiste ouvre le dernier quart-temps avec son 4e dunk du match , et Jasikevicius prouve une fois de plus si besoin était, qu’il n’est décidément pas un joueur comme les autres, Son 3pts d’entrée de quart-temps (le 3e) plombe le moral des « portuaires », dorénavant mené de 8pts (65-73) avec 7 minutes à jouer.
C’est curieusement le moment que choisit le Pana pour déjouer, ne scorant que 3pts en 4 minutes, le tout provoquant par ricochet le retour des Rouges avec Vujcic et Greer, encore eux. C’est d’ailleurs tout à leur honneur car le Pana se permet tout de même l’immense luxe de pouvoir sortir Jasikevicius de son banc, lui qui finit le match à 18pts et 5 passes, plus décisifs les uns que les autres,
Il aura fallu jouer 40 minutes pour jouer la qualification en finale sur une seule action, Jasikevicius donnant l’avantage définitif (84-82) aux siens sur une passe lumineuse pour Pekovic, évidemment à 10cm du cercle. Pris de court , Yannakis ne prend pas de temps-mort et la balle de l’égalisation échoue sur la dernière possession à Bourousis, qui manque de peu au buzzer. Le symbole d’un Olympiakos qui aura souffert de la compariason avec la raquette hyper-puissante (Batiste-Pekovic) mais qui aurait pu passer sans le talent du meneur lituanien d’en face, leader d’une équipe qui a su composer avec des joueurs comme Nicholas ou Diamantidis absents du scoring.
Il faudra se consoler avec la 3e place contre le Barça, quand le Pana affrontera l’armada moscovite. Difficile de faire mieux comme affiche, mais le Pana gagnera quoiqu’il arrive la bataille des tribunes. Ses supporters n’ont pas acheté l’ensemble des places en courtside, n’ont pas tous des mannequins surfaits à leur bras , mais chantent encore 15 min après le coup de sifflet final.
Panathinaïkos bat Olympiacos 84-82 (27-21, 16-20, 23-22, 18-19)
Olympiacos : Papaloukas 9,Childress 11, Vujcic 14, Bourousis 10, Halperin 4, Greer 18, Vougioukas, Printezis 9, Erceg 4, Teodosic 3, Pargo.
Panathinaikos : Kecman, Spanoulis 18, Perperoglou 4, Batiste 19, Fotsis 5, Nicholas, Tsartsaris, Diamantidis, Pekovic 20, Jasikevicius 18