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Final Four ’15 : La "Novena" pour le Real

dimanche 17 mai 2015, par Aurélien Hipp

Même s’il ne faut pas le minimiser, le sacre du Real dans « son » Euroligue avait tout du triomphe annoncé. Vainqueur de sa « novena », 20 ans après son dernier succès , le Real Madrid aura globalement dominé la finale de l’édition 2015. A peine une petite frayeur à la reprise, mais cette fois-ci pas de Spanoulis pour écrire l’histoire. Olympiakos était trop faible offensivement, Madrid trop fort pour cette fois-ci. Pour le plus grand bonheur du peuple madrilène, la saison est sauvée. Il ne fallait pas perdre en ce jour de sacre barcelonais en football !

En cherchant bien, le championnat français est (un peu) à l’honneur en ce jour de fête madrilène. Cinq anciens de Pro A auront respectivement disputé le match pour la 3e place (Demetris Nichols, vu à Vichy et Gravelines et évidemment Nando de Colo), échoué en finale (Tremmell Darden, Strasbourg, Nancy ) et gagné l’Euroligue 2015 (K.C. Rivers, vu à Roanne et Marcus Slaughter, Gravelines et Le Havre). Plus sérieusement, le triomphe madrilène est total sur cette édition 2015 avec 2 matches globalement plus que maitrisés. Les locaux ont même répondu en masse à l’appel de cette « novena » et paraissaient bien plus nombreux, et surtout bien plus que excités, que vendredi en demi-finale.

Il est évident que le fait de jouer à domicile a joué, mais même sans cela on se demande s’il y avait quelque chose à faire contre ce Real cette année. Certes, c’est le CSKA qui avait dominé la saison régulière, mais le real se permet tout de même d’aligner un joueur comme Bourousis moins de 5 minutes par matches. Le poste de pivot fut d’ailleurs rapidement un sujet d’inquiétude pour Pablo Laso, avec les 2 fautes commises par Gustavo Ayon en 2 minutes. La connexion Rodriguez-Ayon, si dévastatrice en demi-finale n’allait pas pouvoir fonctionner. Le hic, c’est que Bourousis prenait lui aussi 2 fautes consécutives, et il fallait lancer Marcus Slaughter dès le premier quart. Bref, tout allait mal pour le Real en ce début de match, étouffé en attaque par un Olympiacos qui n’allait, on s’en doutait, pas jouer la carte de l’attaque. +6, à 15-21 (12e) ce sera l’écart maximal en faveur des hellènes. Le responsable principal ? Un américano-belge qui tournait à environ 10pts par match sur la saison européenne. Auteur de 9pts quasiment consécutifs, il tenait Olympiacos à bout de bras. A ce moment, Madrid évolue parfois sans pivot, et trouve en Maciulis un homme providentiel. Avec 2 tirs primés, le lituanien remet la maison blanche d’aplomb et la dynamique s’inverse. Englué dans la défense madrilène, le collectif grec ne s’en sort plus et n’inscrit que 9pts en second quart-temps. Quant à Spanoulis, comme 2 jours plus tôt, il est toujours invisible à la pause. A 35-28, on n’ose pas franchement imaginer que les grecs reviendront.

Et pourtant, elle arrive là, cette petite frayeur pour le Real. Printezis, déjà excellent en demi, et Lojeski, encore lui, avec Sloukas, frappent en série et renversent le match, 40-41 ! C’était le chant du cygne pour Olympiacos, car débute alors la course au titre de MVP côté Madrilène. Evidemment, on ne se doute pas encore que le Real va s’imposer, mais tour à tour Jaycee Caroll (16pts à 4/5 à 3pts) et Andres Nocioni (12 pts 7 rebonds 2 contres) ont un énorme coup de chaud et refont l’écart en deux-temps (d’abord 8pts à 63-55) puis 16 (73-57). Comme d’habitude, les bulletins de vote pour le MVP sont ramassés trop tôt, mais ouf, tous ont eu le temps de changer Carroll pour Nocioni. Par ses tirs si proches de la fin, son activité permanente et sa rage de vaincre, « Chapu », vénéré par le peuple Merengue, fait un beau MVP. La victoire est finalement totale, les 19pts d’écart (78-59) un poil sévère pour des grecs qui finissent le match un peu chafouin (Spanoulis faisant du ball-trap sur Rudy qui l’avait probablement bien cherché...)

20 ans, c’était sacrément long…indique de la maison blanche, et cette Euroligue devrait être mieux qu’une compensation pour le club madrilène, après la piteuse (selon les critères locaux) saison réalisée par les footeux. Vite dégarnie des fans turcs et grecs, la salle résonne encore des chants ibériques 40 min après le lever de coupe par Felipe Reyes. Un trophée remis par Sa Majesté le Roi d’Espagne en personne.

Le trophée sera remis en jeu l’an prochain, sur terrain (a priori) neutre, dans la superbe O2 World Berlinoise !